1. Bidasse en croisière


    Datte: 27/04/2021, Catégories: fh, hh, hplusag, prost, forêt, hsoumis, cérébral, revede, init, journal, Humour Auteur: Alexina, Source: Revebebe

    ... stéréotypes culturels sur les femmes allemandes, qui font rêver les saints innocents d’épanchements dans les profonds décolletés délacés des corsages – traditionnels – de Bavaroises aux fessiers aussi généreux que leurs seins… à ne plus savoir où donner de la tête ? Quelles foutaises ! De toute façon, elles n’étaient pas mon fantasme, ces femmes callipyges… ou plus, car je venais de découvrir via une revue des plus explicites, sur papier improprement appelé « glacé », les charmes débridés d’une jeune actrice, dont le prénom seul, me rappelait celui de mon amour d’enfance : Brigitte Lahaie ! Ô que j’eusse aimé ceindre ma demeure de sa haie patronymique, et du reste, tant qu’à faire !
    
    Baden en hiver, dans une caserne triste comme un jour sans fin, réveillée tambour battant par un clairon plus que matutinal relayé par les barrissements menaçants d’un adjudant-chef mal luné, a de quoi décourager vos ardeurs (quelles qu’elles soient !). Debout dans le glacial petit matin, au garde-à-vous, transi dans les brumes d’un sommeil qui peine à vous quitter… vous apprenez qu’on va batifoler… dans la nature givrée : 30 bornes de marche avec 10 tonnes de matériel dans le sac à dos militaire qui vous scie les épaules, plus le FSA, fusil réglementaire… en cas d’attaque (mais de quel ennemi ? l’armistice, ce n’est pas fait pour les chiens, enfin !).
    
    Là, j’avoue, j’ai rêvé de me retrouver à l’église, à la messe, quitte à tenir les burettes en tant qu’enfant de cœur, pour le curé… ...
    ... j’ai même rêvé de m’épancher dans un confessionnal avant de m’y lover pour DORMIR du sommeil du juste… Et au diable mes péchés !
    
    Cette marche – miracle ! – je l’ai accomplie… grâce à Brigitte, grâce à toutes les Brigitte de mes rêves, de mes fantasmes, de mes fantasmagories… même si, à l’arrivée, je n’étais plus qu’un fantôme en voie d’extinction ! Elles m’ont tenu compagnie ces vaillantes petites Aphrodite, sur les chemins verglacés, dans les douleurs de la fatigue, sous le ciel gris de plomb qui pesait comme un couvercle baudelairien sur nos têtes… je les ai effeuillées au rythme de mes pas, m’émerveillant de leurs doux et tendres reliefs tandis que je gravissais les pentes escarpées d’une montagne indéniablement hostile… Je maudissais le sentier rocailleux, je vénérais ces visages et ces purs corps de vierges – c’est un peu exagéré en ce qui concerne l’actrice, je le concède, c’est juste pour l’allitération !… et même pour les autres, je ne fais que leur accorder la présomption d’innocence ! – J’oscillais entre l’épuisement fatal, et l’extase ascensionnelle… Glisser le long du fuselage voluptueux de leurs jambes pour atteindre l’inaccessible tabernacle espéré comme un nirvana, me hissait, presque malgré moi, au sommet de cette foutue montagne qui n’avait été créée que pour torturer les soldats de mon espèce, les secondes classes déclassés d’emblée, à cause de leur pacifisme trop voyant !
    
    Merci, les belles… ! J’ai eu mon brevet de marcheur patenté de l’armée grâce à ...
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