La boîte à chaussures
Datte: 23/04/2021,
Catégories:
fh,
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jeunes,
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fête,
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Auteur: Charlie67, Source: Revebebe
... nourrissait des envies saphiques ? Elle n’était sûrement pas la seule jeune fille dans ce cas, mais vu le rigorisme puritain qu’affiche sa famille, cela m’amusait.
— Et on s’embrassait, on se caressait.
— On voulait vous punir pour ça ? Pour un peu de tendresse ?
« Moi, on me récompense pour avoir fait la guerre, pensai-je. Où est la morale ? »
— Vous voulez toujours de moi ?
Je ne répondis pas immédiatement. Je la regardai longuement. En raison de la touffeur dans cette winstub, nous avions retiré nos manteaux depuis un grand moment. Elle avait aussi déboutonné la veste de son tailleur. Je voyais son chemisier tendu par sa poitrine. On devinait le dessin de son soutien-gorge et la pointe de ses tétons. J’avais terriblement envie de cette fille.
— Je ne vois pas en quoi cela change quelque chose.
Elle se redressa, comme mue par un ressort, et arbora un grand sourire.
— Vous savez, je serai une bonne épouse, dit-elle avec aplomb.
— Je n’en doute pas.
— Combien d’enfants me ferez-vous ?
Louise brisait vraiment les codes de bonne conduite en usage dans la bourgeoisie. Je la regardai intensément, la détaillant.
— Combien en voulez-vous, Louise ?
C’était une brune avec les cheveux légèrement ondulés ramenés en un petit chignon sur la nuque. Dénoués, ils devaient juste lui couvrir les épaules. Elle avait de grands yeux noisette, immenses. Elle ...
... avait aussi quelques traces de couperose qu’elle ne cachait pas encore avec des cosmétiques. Louise n’affichait d’ailleurs aucun maquillage, et très peu de bijoux. Un collier ras-du-cou et une montre-bracelet, c’était tout. Sa silhouette était déjà celle d’une femme, robuste. Des formes très marquées mais un ensemble harmonieux.
— Trois. J’en voudrais au moins trois.
— Pourquoi ce nombre ?
— Nous étions deux, et quand mon frère est mort à la fin de la guerre, même s’il était beaucoup plus grand que moi, je me suis sentie très esseulée.
— C’est une bonne raison, dis-je en souriant. Nous allons rentrer : je dois vous rendre à vos parents.
— Déjà ? fit-elle avec cette moue que je commençais à adorer.
Je pose mon stylo plume. Louise est là, présente, avec son sourire malicieux ; elle a dix-sept ans pour toujours. Je regarde mon révolver d’ordonnance, posé sur le bureau. Un fidèle copain pendant quinze années de guerre. Il ne m’a jamais fait faux-bond.
J’étais assis à ce même bureau quand la voiture de Louise – notre voiture – explosa.
Juste là, devant la porte de la maison.
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Louise est en face de moi. Il y a aussi Anh, Sarah, et les autres. Toutes les autres.
Que de femmes mortes de la folie des hommes…
Je prends mon vieux copain sur le bureau.
Je vérifie : il y a bien six cartouches dans le barillet.
Une seule suffira.