La boîte à chaussures
Datte: 23/04/2021,
Catégories:
fh,
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Auteur: Charlie67, Source: Revebebe
Hier soir, mon chéri m’a dit :
— Charlotte, tu les ranges quand, les archives de mamama ?
Pour ceux qui ne le savent pas, chez nous en Alsace – en tout cas dans ma famille – on ne dit pas « mamie », « mémé » ou tout autre mot câlin : on dit « mamama » pour sa grand-mère.
Les archives, ce sont toutes les choses dont mes cousins n’ont pas voulu quand la maison de ma grand-mère a enfin été vendue. Cela fait tout de même quinze mois de palabres pour arriver à un compromis de partage. Ces « archives » encombrent, depuis trois mois, notre garage. J’ai un homme hyper cool, mais il est un peu maniaque et prend grand soin de nos véhicules qui, pour le moment, ne peuvent plus s’y abriter. Je ne vais pas le fâcher pour cette broutille.
J’ai un travail indépendant ; je m’octroie donc un congé de deux jours. Cela devrait suffire pour tout ranger. Je m’attaque à tous ces cartons. J’ai accroché la remorque à ma voiture et j’y charge tout ce que je veux mettre à la déchèterie. Et il y en a ! J’ouvre un carton ; il est plein de… cartons, ou plutôt de boîtes à chaussures. Chacune de ces boîtes est marquée d’un des différents prénoms de la famille. J’y vois le mien. Bon… je garde le tout, je ferai le tri plus tard.
Un de ces cartons m’intrigue. Il est vraiment très lourd. Il est marqué « Henri », le plus jeune frère de ma grand-mère.
Je l’ouvre. Je suis stupéfaite : il y a un révolver sur le dessus. Je vois mal ma grand-mère comme une pétroleuse ; cela devait sûrement ...
... appartenir à mon grand-oncle.
En-dessous, il y a des fourragères et quelques médailles. Une me semble bien être la Légion d’Honneur. Et puis il y a quelques photos. Principalement des photos de mariage, en noir et blanc. Lui, très grand et martial, bel homme. Sur le bas de sa manche il y a cinq barrettes. Je n’y connais pas grand-chose ; je crois que c’est un colonel. Elle, plus petite que lui, au moins d’une tête. Beaucoup plus jeune et un peu ronde. Elle me fait l’impression de la bonne fille de la campagne.
J’examine les photos. Une m’interpelle, quand ils se regardent les yeux dans les yeux.
Ils s’aiment.
Il y a aussi trois feuillets manuscrits recto-verso. Une belle écriture virile, à l’ancienne, avec des pleins et des déliés. Je les lis. Je reprends la dernière photo. Je relis ces trois feuillets. Je regarde à nouveau cette photo. Je rassemble tout cela et je monte m’installer à mon bureau. Je reste pensive.
Je ne connaissais pas beaucoup mon grand-oncle. On ne m’avait pas dit grand-chose à son sujet, dans la famille ; comme une personne oubliée. J’allume mon ordinateur et charge le traitement de texte. J’ai envie de parler de mon grand-oncle. J’ai envie d’être mon grand-oncle.
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Ce déjeuner m’ennuyait réellement. Je n’écoutais plus les conversations, juste un sourire de convenance. J’étais assis en face de Louise, bien sûr. Elle était tout aussi silencieuse que moi.
Je me demandais si elle avait autant bataillé que moi contre ce ...