La boîte à chaussures
Datte: 23/04/2021,
Catégories:
fh,
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Auteur: Charlie67, Source: Revebebe
... mariage. Quelle idée ! Elle a la moitié de mon âge ; je me donne l’impression d’être un vieux barbon. Elle n’est pas désagréable à regarder, peut-être un peu ronde et rougeaude, mais avec un petit quelque-chose dans les yeux. Des yeux que je vois discrètement. Elle est timide. Elle doit sûrement sortir de chez les Sœurs. Avec sa famille, cela ne m’étonnerait pas.
Mes parents et les siens sont sexagénaires. Ils pensent encore comme dans le siècle de leur naissance.
— Henri, vous rêvez ? Nous parlons de vous. De votre avenir et de celui de Louise !
— Non mère, je vous écoute.
La conversation des arrangeurs de mariage reprend. En reposant les yeux sur Louise, je vois qu’elle a un petit sourire complice. Tout compte fait, elle est jolie, cette gamine.
Les arrangements de famille sont implacables : il faut surtout marier les laminoirs de mon père aux hauts-fourneaux du père de Louise. Nous, nous n’avons pas beaucoup d’importance.
Tout le monde se lève pour se rendre au salon pour les femmes et au fumoir pour les hommes. Je regarde Louise ; elle me sourit. Ma décision est prise rapidement :
— Madame Mandore, me permettrez-vous de faire visiter le musée zoologique à votre fille ? Elle en a entendu parler et brûle de le connaître.
Cela jette un froid dans l’assistance. Dans leur milieu, il n’est pas d’usage qu’une jeune fille soit laissée seule avec son prétendant. C’est mon futur beau-père qui répond, vu le silence de son épouse :
— Pardieu, ma mie, ce ...
... jeune homme a raison ; nous sommes en 1954, soyons modernes. Ils vont s’ennuyer à écouter nos conversations. Et puis il faut qu’ils fassent connaissance.
Ma mère et ma future belle-mère prirent leur air pincé, mais vu l’accord du père, c’était vendu. Pendant ce temps, Louise peinait à dissimuler qu’elle pouffait de rire. Je mis mon pardessus et pris ma canne. Louise me rejoignit. Elle avait enfilé un manteau, très serré à la taille et évasé vers le bas. Il marquait bien sa poitrine et ne la rendait que plus féminine. Elle se coiffa d’un béret légèrement incliné sur la gauche. Elle était ravissante.
Nous fîmes le peu de parcours à pied. Pas trop vite, ma jambe ne me le permettait pas. Je lui offris bien sûr mon bras, qu’elle prit avec distance en quittant la maison. Le coin de la rue passé, la distance entre nous diminua et le poids de son corps sur mon bras augmenta. Nous ne parlions pas et marchions lentement.
— Merci.
J’étais étonné et surpris, moi qui commençais à plonger à nouveau dans mes songes.
— Et merci de quoi, Louise ?
— Ce déjeuner était ennuyeux à mourir, donc vous m’avez sauvé la vie en m’y soustrayant et je vous en remercie.
Elle avait son sourire malicieux et me regardait droit dans les yeux. Sa timidité avait disparu.
— Je me suis sauvé la vie par la même occasion, dis-je, amusé.
Elle s’était métamorphosée en s’éloignant de ses parents. Plus gaie, moins introvertie.
— Chez moi, j’adore jouer avec mon chat et mon chien, et j’adore ...