1. Retournements (1e partie)


    Datte: 13/04/2021, Catégories: fh, fsoumise, cérébral, fouetfesse, init, initfh, fsoumisah, Auteur: La Plume d'Ariane, Source: Revebebe

    ... retour, incessant va-et-vient, sans fin, obsessionnel, lancinant. Ayant épuisé les mots, tu te vides, toi, tu te donnes, tu t’abandonnes, t’abandonnes… » Elle s’abandonnait… Il avait accompli son œuvre, elle était à lui.
    
    Il l’avait retournée, lui avait appris à voir, à se voir autre, à se sentir à part, fière d’être cet être nouveau, cette femme insoupçonnée. Creusant les mots, il l’avait pénétrée, mentalement et physiquement. « Au commencement était le Verbe ». Répète cette phrase ! Docile, elle répétait la phrase : « Au commencement était le Verbe ». Toi aussi, tu vas creuser les mots, tu vas aimer le faire, tu vas travailler les mots, comme tu vas travailler le corps, toi aussi tu vas manier les mots, manier les corps. Tu seras présente dans tes mots comme tu le seras dans ton corps, il n’y aura plus de différence entre les mots et ce que tu es, ce que tu fais.
    
    Il continuait à lui expliquer. « Ne dis pas les mots pour toi seule, pense toujours à l’effet produit sur le partenaire, pense à ton partenaire, pense à la transformation que tes mots opèrent en lui. Rends-lui tes mots visibles, palpables, palpables comme ton corps. Il doit pouvoir en faire quelque chose de tes mots, en être d’abord le réceptacle pour basculer ensuite vers toi, comme toi tu bascules vers lui pour le prendre. Tu sens le retournement ? » Silencieuse, elle se plaisait à imaginer qu’un jour, c’est elle qui le ferait basculer, le retournerait. Ne venait-il pas de lui en indiquer le chemin ...
    ... ?
    
    Mais pour l’heure, elle le haïssait, sentant l’emprise de cet homme omniprésente, incontournable, indissociable des mots, du corps, du cœur, du sexe, de l’obscène…
    
    « La fessée, je ne la veux que de lui, de lui seul », se plaisait-elle à dire chaque jour.
    
    Se répétant cette phrase, il lui revint en mémoire les fessées de son enfance, fessées injustes, dictées par la colère et l’intransigeance d’une mère sévère. Pour ces actes, elle l’avait haïe et s’était bien juré que personne ne la frapperait plus jamais ainsi. La douleur mais aussi l’humiliation étaient liées à ces gestes. Pour un oui ou pour un non les fessées pleuvaient. Peu importait le prétexte pour la corriger, il fallait l’éduquer, lui apprendre à distinguer le bien du mal, à se comporter en jeune fille docile et bien élevée. Et surtout extirper d’elle toute velléité d’impertinence et de transgression.
    
    Lorsqu’il lui parla de la fessée, elle se prit au jeu. Cela la fit d’abord sourire car elle se disait qu’il n’était pas né celui qui la fesserait, femme mûre. Qu’il faudrait courir vite aussi pour qu’elle se laisse attraper. Leurs échanges tournaient souvent autour de ce mot, mais elle se garda bien de lui dévoiler ce que cet acte pouvait représenter pour elle. Elle se bornait à jouer avec lui au chat et à la souris, le laissait venir mais se plaisait à imaginer, non sans malice, la situation qu’il lui laissait entrevoir. Elle repensait au livre qu’elle lisait enfant,Les petites filles modèles de la Comtesse de ...
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