Retournements (1e partie)
Datte: 13/04/2021,
Catégories:
fh,
fsoumise,
cérébral,
fouetfesse,
init,
initfh,
fsoumisah,
Auteur: La Plume d'Ariane, Source: Revebebe
... leur saveur, leur tranchant, leurs imbrications subtiles. Par le dialogue il la façonnait, l’aidait à dire l’impensé, à prendre conscience de ce qu’elle avait toujours été : d’abord une femme mais aussi la femelle animale, instinctive, naturelle, qui habitait son corps, ses lèvres, ses seins qui devenaient durs, sa chatte rouge qui se réveillait, ses fesses qui semblaient étonnamment attendre des caresses inédites, voluptueuses et sauvages.
Les mots, lui disait-il, les mots, ne les néglige jamais, ce sont eux qui vont alimenter ton désir, les mots sont le commencement de l’acte auquel ils s’accouplent, les miens vont circonscrire ton désir de femme, exprimer ta soif d’unité. Les mots te marqueront, sois-en sûre, comme le fer incandescent marque la peau. Et il lui rappelait la phrase mythique, fondatrice de leur relation : « Au commencement était le verbe ». Il s’accrochait à cette phrase, il donnait vérité à cette maxime en séduisant cette femme de la seule charge émotionnelle de ses mots : durs, directs, crus, et qui la conduisaient vers des rivages colorés. De ses mots naissaient les images, de ses images les stimuli propres à exacerber le désir sauvage et inassouvi de la femme qui commençait à exister sous sa main, par son verbe.
Il poursuivait inlassablement : « Les mots doivent te parler, trouver résonance en toi, ils doivent t’ébranler, amener le trouble en toi ». Il lui donnait alors une leçon magistrale, lui expliquant sa méthode, ne déviant jamais de sa ligne ...
... directrice, il devenait le professeur qu’il était dans l’âme, sachant écouter, recentrer, guider, lui apprenant à dire et redire avec précision ce qu’elle était et qui elle était, ce qu’elle aimait et la faisait vibrer. Elle se sentait liée à lui, prisonnière de ses exigences et de son perfectionnisme redoutable. « Vous êtes un diable », lui lançait-elle. Le sentiment d’appartenance la gagnait sans qu’elle puisse s’en défaire. Elle aimait ce sentiment nouveau pour elle. Alors elle se soumettait, s’abandonnait au pouvoir des mots, à leur musique enivrante, elle sentait qu’elle se transformait. Son corps la renseignait sur elle-même, sur ses émois, son désir d’appartenance et d’envoûtement.
Leurs dialogues étaient souvent longs, à la limite du supportable, mais elle les attendait pour découvrir avec l’homme les lieux où il l’emmènerait. Lui avait besoin de ce temps qui s’étire et semble interminable, pour mieux approcher cette femme singulière qui peu à peu prenait forme et devenait son œuvre.
Il continuait la leçon, ayant trouvé en cette femme l’élève qui veut faire plaisir à son maître. « Les mots, vois-tu, il faut les creuser, les fouiller, tu dois leur faire rendre l’âme, les épuiser à force de les manier et de les étirer, il faut les faire chanter, tu le sais, mais aussi les faire crisser, hurler, se tordre, se convulser, du mot tu passes alors à la chair, de la chair tu passes au corps, du corps tu passes au cœur, du cœur tu retournes au corps, perpétuel aller et ...