Retournements (1e partie)
Datte: 13/04/2021,
Catégories:
fh,
fsoumise,
cérébral,
fouetfesse,
init,
initfh,
fsoumisah,
Auteur: La Plume d'Ariane, Source: Revebebe
Elle lui dit :
— Monsieur, connaissez-vous l’expression suivante : « Vous me mangez le cerveau » ?
Il l’écouta ébahi, mais suffisamment averti aussi pour percevoir toute la charge émotionnelle et vraisemblablement érotique que ses mots recelaient. Il la laissa parler, conscient qu’elle avait des choses à dire, retenues sans doute depuis trop longtemps déjà, persuadé qu’allait enfin percer, s’il la laissait faire, un monde insoupçonné de sensations, impressions, fulgurances, de non-dits, mais dont elle sentait aujourd’hui l’urgence pressante. Car c’était bien d’urgence qu’il s’agissait. Urgence à se libérer, à se défaire d’un poids trop lourd, qui la lestait depuis des années, l’empêchait de vivre sa vraie vie, de devenir ce qu’elle était depuis toujours au plus profond d’elle-même : une rebelle.
— Voilà, vous me mangez le cerveau ! Oui, Monsieur, je ne pense qu’à vous, quoi que je fasse.
L’homme comprit, l’aveu était là, puissant, incontournable, dévastateur, l’aveu qu’elle ne pouvait plus retenir, ni différer, tellement il la renvoyait à son état mental plus que charnel, qui la faisait basculer depuis des jours, lui mettait le corps et l’esprit en feu. Car cette femme brûlait, se consumait pour lui. Elle n’en connaissait que trop l’origine, le mobile, l’étincelle qui avait déclenché ce feu. Il ne s’agissait pas seulement d’un homme qui avait mis chez elle à découvert des pulsions inavouées, mais plutôt de ce que cet homme venu de nulle part, mais bien présent, ...
... viril, comme il se plaisait à le dire, omniprésent parfois même, de ce que cet homme représentait pour elle et révélait d’elle-même.
Elle sentait que leur histoire s’écrivait au jour le jour, qu’il n’y avait pas encore de passé qui les liait, sauf un avenir à dessiner. Un lendemain vague pour l’instant, mais dont il faudrait bien peu à peu dessiner les contours. Il ne pouvait s’agir que de cela entre eux, se projeter dans un avenir forcément incertain, aux perspectives indéfinies et glissantes. C’était un défi, elle le savait, elle était femme à relever ce genre de défi. Elle savait qu’elle allait se jeter à corps perdu dans une relation inédite, qu’elle était déjà emportée, charriée, bousculée et que ce basculement la ravissait. Elle ne se reconnaissait plus.
Femme organisée, elle planifiait tout. Mais chaque jour qui passait remettait en cause son organisation. Celle-ci tournait maintenant autour de cette relation qui bousculait sa vie, autour de cet homme et des pensées qu’il faisait naître en elle : elle ressentait désormais le besoin impérieux de l’entendre, mais aussi de lui parler, de se raconter et du même coup de se découvrir lors de longues séances de confidences vers lesquelles il la menait inexorablement et sans complaisance. Il était son révélateur ! Comme dans un laboratoire de photos où l’on voit le négatif devenir image, doucement et par procédés successifs, elle laissait sa révélation prendre corps. Ce corps oublié, endormi, revenait à la vie sous les ...