1. Histoire des libertines (54) : le saphisme au temps de la Belle Epoque


    Datte: 09/04/2021, Catégories: Entre-nous, Les femmes, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... Époque.
    
    UNE MASCULINITE AFFICHEE
    
    Mathilde de Morny se fait appeler « Max », « Oncle Max » ou bien encore « Monsieur le Marquis » par ses gouvernants. Elle porte alors un complet veston (tenue interdite aux femmes) et caleçon d'homme, le cheveu court, fume le cigare. Elle subit une hystérectomie et l'ablation des seins.
    
    MELANCOLIE FATALE
    
    Seule et désargentée (Sacha Guitry subvient à ses besoins), Missy s'enferme dans la mélancolie et s'isole chaque jour davantage.
    
    Elle a toujours autour d'elle une cour de jeunes artistes, dont Jean de Tinan, Laurent Tailhade, mais s'attache à Sacha Guitry qui, seul, comprenait cet être hors normes. Leur amitié dura quarante ans. C'est lui qui mena son deuil quand elle se suicida le 29 juin 1944.
    
    Pas un mot, pas une fleur de Colette pour celle qui l'aima et à laquelle elle fait dire, dans « Le Pur et l'Impur » : « Je n'aurai été qu'un mirage. » Ingrate Colette !
    
    Missy était une femme libre et perdue, dont Colette avait fait sa chose.
    
    Chapitre II : NATALIE BARNEY, L’AMAZONE
    
    Natalie Clifford Barney est une femme qui n’a jamais cessé de séduire : sa vie est une suite interminable de longues amours. Il est vrai qu’elle a reçu, entre autres dons, la beauté, l’esprit, le charme, la santé, la fortune et surtout la façon de s’en servir et d’en jouir !
    
    Fascinée par les poésies de Sappho et ouvertement lesbienne, l’Américaine Natalie Clifford Barney a cherché à faire de son salon littéraire une nouvelle Mytilène, une école ...
    ... de femmes poètes qui réponde à une Académie française strictement masculine. Elle est célèbre par ses nombreuses conquêtes amoureuses, telles la poétesse Renée Vivien, la courtisane Liane de Pougy, la mécène Élisabeth de Clermont-Tonnerre, la peintre Romaine Brooks, la romancière Colette, à qui elle inspira le personnage de Flossie dans « Claudine s'en va » (1903). Par son indépendance d'esprit, sa liberté de mœurs, sa séduction, son goût pour les choses de l'esprit, sa fortune personnelle, elle a su donner dans le Paris de la Belle Époque et de l'Entre deux guerres un retentissement international à la cause féministe.
    
    Elle publie toute sa vie des livres dédiés aux femmes, comme « Pensées d’une Amazone » ou encore « Aventures de l’Esprit ». Pourtant, malgré ses nombreuses œuvres, ce que l’on retient le plus d’elle ce sont son indépendance d’esprit et sa liberté de mœurs. Elle cherchera à faire de sa vie son propre chef-d’œuvre, en puisant son énergie et son inspiration chez la poétesse grecque Sappho.
    
    ENFANCE
    
    La mère de Natalie Barney, Alice Pike, artiste-peintre, a été fiancée à l'explorateur Henry Stanley, mais, alors que ce dernier est parti pour une expédition de deux ans, elle épouse à sa place Albert Clifford Barney, un magnat américain des chemins de fer.
    
    Âgée de dix ans, Natalie Clifford Barney quitte l'Ohio avec sa famille pour Washington. Quelque temps plus tard, Alice part vivre avec ses deux filles, Natalie et la cadette Laura à Paris. Elle les inscrit ...
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