Cicatrices - Histoires de Sexe

Cicatrices

... trop de contacts humains, je suis très bien ainsi.
— Bon, je te laisserai tranquille maintenant.

Fée brusquement disparut et le noir se réinstalla. Il ne restait plus rien, hormis le silence et Noir qui ricanait partout autour de Rouge, plus diabolique que jamais. Il avait le plus grand mal à retenir ses larmes. Le rire de Noir se déchira en haine profonde. Il se mit à hurler :

— Vas-y, détruis Fée !
— Jamais je ne ferai ça !!!
— Tu n’es qu’un lâche ! Si ce n’est pas toi qui le fais, je le ferai à ta place.
— Quoi !? Salopard, jamais je te laisserai faire !

Noir, qui ne contenait plus sa colère, se précipita sur Rouge. Un violent combat s’engagea entre les deux. Noir recouvrit Rouge en entier pour l’étouffer, mais ce dernier finit par se dégager de son étreinte et réussit à chasser Noir. Mais affaibli par le combat, Rouge eut beaucoup de difficultés à se relever. Son bras gauche était tailladé à plusieurs endroits. Il pleurait. Blanc, qui ne s’était pas manifesté depuis assez longtemps, déploya toute sa force pour réconforter Rouge.

— Allons, ne pleure pas. Ça n’a pas marché cette fois-ci, mais un jour, tu verras, ça marchera. Et puis reconnais-le, Noir n’a pas réussi à te vaincre.
— C’est faux, il a gagné. Maintenant tout est fini. Je ne sais pas ce que je vais devenir.
— Je t’interdis de dire ça ! Cela n’est pas fini, au contraire ! Cela commence pour toi. Tu as encore la vie devant toi. C’est encore le début de ton aventure.
— Noir reviendra toujours. ...

... Autant être lucide, on ne pourra jamais le vaincre.
— Bien sûr qu’il reviendra toujours. Mais je serais toujours là pour le combattre. Il ne peut exister sans moi et moi, je ne peux exister sans lui. C’est un combat de longue haleine, qui ne sera jamais ni totalement gagné, ni totalement perdu. Es-tu prêt à l’accepter ?
— Ai-je le choix ?
— Oui, tu as toujours le choix. Mais réfléchis bien aux conséquences, si tu décides d’arrêter ce combat maintenant.
— Le combat aurait pu s’arrêter depuis longtemps. Jusque-là, j’ai toujours vaincu Noir en combattant à tes côtés. Mais il arrivera peut-être un jour où Noir sera le plus fort, et…
— Ne pense pas à ce qui pourrait arriver. Pense à ce que toi, tu peux faire. Rien ne t’empêche de discuter avec Fée, en tant que camarade.
— Non, je ne désire pas lui reparler de nouveau. Cela me ferait trop souffrir.
— Si tu veux. Mais ne laisse pas Noir mettre entre toi et les autres son bouclier. Méfie-toi de lui comme de la peste. Il est réellement capable de tuer, il en a les moyens. Je ne peux que t’aider, mais ce sera à toi de le combattre.
— Te bellare decet, Messala… ?
— Tibulle mériterait d’être un peu adapté pour la circonstance : Me te bellare decet, Niger, in sanguine meo atque in corpore meo, per vitam totam.
— Il convient que je te combatte, Noir, dans mon corps et dans mon sang, pendant la vie entière. Sed Niger moriendus non erit.
— Mais Noir ne devra pas mourir. Il fera toujours partie de toi, comme moi aussi.
— Lorsque ces ...