Cicatrices
Datte: 08/04/2021,
Catégories:
amour,
cérébral,
revede,
nonéro,
conte,
Auteur: Freddy Warmbread, Source: Revebebe
... lorsque j’avais offert à Fée pour son anniversaire…
— Oui, je m’en souviens.
— C’est parce que je ressens quelque chose de très fort pour elle. Et la force de ce sentiment n’a pas cessé de grandir depuis. Mais je ne sais vraiment pas comment faire pour l’approcher…
— Sois pas si compliqué. Parle avec elle, noue avec elle des liens qui dépassent la simple camaraderie. Et puis après, on verra…
— Sauf si elle a déjà quelqu’un…
— Je ne crois pas.
— Elle aime beaucoup les mangas.
— Ça oui, en effet, elle adore même.
— Le problème c’est que je n’ai pas dû pousser cette passion aussi loin qu’elle.
— Mais on s’en fiche. L’important, c’est d’avoir cette passion en commun. Va lui parler. Mais il faut que tu le fasses seul, sans aide de personne.
L’épreuve de vérité, si l’on peut dire ainsi, devait commencer sur-le-champ. Rouge se retrouva seul dans un endroit complètement noir. Il était vraiment seul : pas un bruit, pas une odeur, aucun objet autour de lui. Rouge ne savait que faire, il était paralysé par l’indécision. Tout allait se jouer dans peu de temps, il en était certain. Il finit, dans un violent effort, à fendre l’enveloppe noire qui l’entourait. Une grande psyché en argent dépoli se tenait devant lui. Rouge eut beau d’abord regarder la glace en forme d’ellipse sous toutes les coutures, il n’y vit que l’obscurité et rien ne s’y reflétait. Mais petit à petit, l’obscurité devenait de plus en plus claire, et quelque chose commençait à se dessiner. On dirait une sorte ...
... de visage. Oui, c’est cela, un visage. Rouge recula d’un pas en voyant la forme dans le miroir se préciser davantage. Ce visage est pâle, ses cheveux blonds magnifiques, et ses yeux bleus ne le regardent pas. Ils semblent regarder dans toutes les directions à la fois, excepté Rouge, qui ne pouvait plus dire un mot. Bientôt, la psyché se volatilisa et il se retrouva seul en face de Fée, au milieu d’un paysage dont les contours n’étaient pas très nets. Un silence sombre planait autour d’eux, et le temps espiègle semblait ralentir comme un fait exprès.
— Euh, Fée… Tu as réussi le bac blanc de philo ??
— Oui, j’ai dû avoir 13-14.
— Tu as pris quel sujet ?
— Le commentaire de texte.
— C’est parce que tu préfères ?
— Non, c’est question de facilités.
— (Noir arrive) : Venons-en au fait !
— Tais-toi, Noir !! (À Élisa, en désignant un bâtiment au lointain) Tiens, je me demande à quoi ce bâtiment peut servir ?
— C’est du béton, et tout ce qui est béton, moi, je ne supporte pas.
— Tu adores la nature, n’est-ce pas ?
— En effet, j’aime bien.
— Moi aussi.
— Écoute, j’aime mieux être claire tout de suite. Je ne suis pas amoureuse de toi, je ne suis amoureuse de personne.
— Bon, très bien. Bah, je me ferai à cette idée. On ne peut pas simplement rester amis.
— Ne t’attache pas trop à moi. Je dis cela pour toi, pour que tu ne souffres pas. À la fin de l’école primaire, j’ai coupé les ponts avec la plupart des relations que j’avais. J’ai fait pareil au collège. Je n’aime pas ...