1. Vivre son personnage


    Datte: 06/04/2021, Catégories: fh, Oral pénétratio, confession, coupfoudr, amourpass, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... faisant passer pour une journaliste. Il ne se méfie pas devant une telle grâce, et lui accorde à la fois du temps et sa sympathie. Elle tisse tout doucement sa toile et le happe, perverse, jusqu’à ce qu’elle puisse voir dans ses yeux un début d’envie d’elle. Il finit par l’inviter à dîner, et se passe ce qui habituellement se passe entre deux adultes consentants.
    
    Le metteur en scène a redonné ses consignes avant la scène de la première étreinte. Il ne voulait que des plans larges, et surtout pas de coupure. Une seule scène, filmée de bout en bout sans raccord. Il voulait sentir l’envie monter en eux et les submerger, et voir vaciller les convictions de Manon qui devait petit à petit lui montrer de l’amour sans calcul, puis s’en rendre compte pour redevenir la calculatrice perverse qui voulait le voir souffrir, puis à nouveau se laisser aller. Une scène complexe où les émotions ne passent pas par les mots, mais par les gestes et les regards, les effleurements, l’éclairage. J’ai senti Marie-Anne perplexe avant de démarrer, et quand le metteur en scène a hurlé qu’il ne voulait pas de simulation, qu’il voulait quelque chose de vrai, un abandon total, l’effroi est passé dans ses yeux.
    
    Au premier jet, les acteurs sont restés habillés et concentrés. Ils ont simplement répété les déplacements pour vérifier la position des caméras et l’éclairage autant que pour se situer dans l’espace. Ils avaient ensuite droit à une courte pause pendant que les techniciens remettaient tout en ...
    ... place, dont Marie-Anne a profité pour venir me parler. Elle m’a confié sa peur de ne pas être à la hauteur. Ne sachant quoi lui conseiller, je lui ai recommandé de s’oublier dans cette scène, de n’écouter que les sensations de Manon. J’ai ajouté que pour que les moments durant lesquels elle doit se laisser aller soient crédibles, elle pourrait s’imaginer avec moi au début de notre relation, quand elle guidait nos ébats avec fougue et me faisait don de son corps sans retenue. Et pour les moments de retour à la colère sourde, elle pourrait simplement regarder son partenaire, réaliser qu’il n’est pas moi, et s’imaginer qu’elle couche pour de l’argent ou pour une autre mauvaise raison. Marie-Anne a trouvé mon conseil curieux, mais elle n’a pas réfuté ma vision.
    
    La première prise a été catastrophique selon le metteur en scène qui était rouge de colère. Leur reprochant de n’avoir rien compris, il tapait du pied et envoyait valser le matériel. Il a repris ses consignes, une à une, puis leur a demandé de les répéter. Il a ordonné ensuite que la scène soit jouée sans caméra de façon à préciser à haute voix chaque geste, chaque posture, chaque émotion. En gros, il les a pourris pendant une heure, demandant tout et plus encore à ses acteurs qui, professionnels, essayaient de donner le meilleur d’eux-mêmes sans protester. Mais Marie-Anne n’y était pas. Elle est revenue me voir durant une pause et m’a simplement dit qu’elle n’arrivait pas à s’effacer, à oublier Marie-Anne pour Manon, ...
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