1. Vivre son personnage


    Datte: 06/04/2021, Catégories: fh, Oral pénétratio, confession, coupfoudr, amourpass, Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    ... ma frustration est allée grandissante. Oui, nous faisions l’amour, souvent. Elle était demandeuse, provocante, imprévisible. Mais elle était de moins en moins disponible en raison de ses multiples activités, et surtout, j’avais toujours l’impression d’être, comment dire, insuffisant ? J’aurais voulu durer plus longtemps pour la faire jouir davantage, être plus fort pour l’étreindre, avoir un sexe plus gros pour la remplir, avoir plus de mains, plus de langues, plus de peau. J’aurais voulu qu’elle exulte, qu’elle soit surprise par ma puissance, qu’elle se pâme devant ma performance, qu’elle jouisse à en mourir.
    
    C’est étrange, ce sentiment indépassable de ne pas être à la hauteur, de se dire que quelqu’un d’autre existe qui serait en mesure de la rendre plus heureuse encore ; cette idée folle qu’on n’est qu’un pis-aller, un ersatz, un moyen d’attendre.
    
    Quand je lui parlais de mes doutes, de mes angoisses, elle tentait vainement de me rassurer. J’étais définitivement l’homme de sa vie, son homme pour toujours. Mais plus elle me le disait, moins j’en étais convaincu. Oui, je sais, je suis compliqué. Si elle ne m’avait pas dit ça, j’en aurais été renforcé dans mes convictions. Et qu’elle me le dise ne me rassurait pas : ça avait à peu près le même effet. Je devais être programmé pour m’auto-convaincre, incapable de l’entendre.
    
    Marie-Anne n’acceptait pas n’importe quoi au cinéma. Il fallait une histoire, forte, un metteur en scène en qui elle ait confiance, et une ...
    ... ambition. Une ambition humaine et artistique, pas forcément une ambition financière. Elle rejetait tout ce qui n’avait pour but que de capter le public ou de faire rentrer de l’argent, pour s’intéresser aux scénarios très intellectuels et cérébraux. Elle me donnait à lire les scripts et se montrait attentive à mon avis. Quand elle avait décidé que c’était non, il m’était impossible de la faire changer d’avis. Quand elle hésitait, elle écoutait mon point de vue avant de confirmer ou de refuser.
    
    J’avais entrepris la lecture d’un script qu’elle m’avait confié un mardi soir. Elle connaissait le metteur en scène, un jeune prodige à l’excellente réputation dans le milieu du cinéma d’auteur, mais dont les moyens étaient réduits parce qu’il se fâchait facilement avec les producteurs qui voulaient influer sur son travail. Une tête de lard, mais une tête de lard géniale.
    
    Le texte relatait l’histoire d’une jeune femme élevée en foyer d’accueil, Manon, sociable et bien intégrée, qui se met en tête vers l’âge de vingt-cinq ans de retrouver ses parents dont elle ne sait rien. Au prix de démarches fastidieuses, elle finit par identifier sa mère, qui l’a abandonnée alors qu’elle avait deux ans. Elle lui racontera comment elle a été conçue lors du viol collectif qu’elle a subi après une soirée arrosée chez des fils-à-papa. Jeune mère désargentée, sans éducation, elle peinait à trouver un logement et un emploi stable. Elle avait fini par abandonner sa fille pour alléger ses contraintes, mais ...
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