Entre peur et désir - Histoires de Sexe

Entre peur et désir

... En altitude, les framboises gagnaient une saveur vraiment incomparable ! Louis s’était agenouillé et tout en cueillant il guettait sa réaction. Quand il vit son sourire, il se rengorgea :

— Après ma musique et mes baisers, je crois que j’ai trouvé la troisième manière de vous parler droit au cœur.

Elle allait lui répondre vertement mais il mit sa main sur sa bouche :

— Ne dites rien, savourez. Je sais, je suis insupportable mais laissez-moi faire le coq de basse-cour ! Ça vous agace sûrement, mais cela me rassure en prévision de jeudi.

La jeune fille interrompit sa cueillette et fixa son compagnon sans comprendre. Louis sourit en ajoutant :

— Voyez-vous, je préfère accumuler un maximum de points positifs auprès de vous avant qu’un jeune homme de la ville vous enlève.
— Et pourquoi une telle chose arriverait ?
— Parce que tous les hommes qui vous verront auront envie de vous garder pour eux seuls.
— Et vous avez peur que je leur cède ?

Louis haussa les épaules :

— Après tout, j’ai quinze ans de plus que vous… Je ne voudrais pas que vous ratiez l’occasion d’en aimer un plus jeune.

Claire sourit :

— Vous ne me feriez pas un petit coup de lune ? Je crois que vous auriez bien besoin d’une petite liqueur de verveine.
— Pourquoi ? C’est ainsi que vous soignez vos peines de cœur ?
— Pas forcément, mais à l’occasion. Vous savez, ça guérit de tellement de choses, la verveine. Alors, si vous avez peur de me perdre, vous devriez en prendre. En huile ...

... essentielle, en tisane, en friction, ma mère disait que c’était une herbe magique ! Et il me semble qu’il y en a dans le pré, avec du millepertuis. Cette plante est aussi recommandée contre la mélancolie. Si vous voulez, je vous préparerai une décoction un de ces soirs.
— Je ne dis pas non ! Et ça me rappellera des souvenirs !
— Des souvenirs ?
— Oui, on m’a sauvé la vie autrefois avec de la verveine. Un jour, je vous raconterai. En attendant, remplissez-moi la timbale, mademoiselle ! Vous m’avez promis une tarte et je ne tiens pas à ce que vous me priviez de ce plaisir.

Lui-même l’aida tant et si bien qu’ils remplirent leur récipient entièrement en à peine une demi-heure.

— Avec ce que vous avez, vous pourrez même en vendre. Pour les myrtilles, nous reviendrons un peu plus tard dans la saison.
— Puis-je emporter la timbale ? Je vous la rendrai dès que j’en aurai transféré le contenu.
— Sans aucun problème. Je passerai la récupérer. Venez, j’ai encore quelque chose à vous montrer. En remontant, j’ai trouvé un talus où pousse tout un tas d’herbes médicinales. Je pense que ça pourra vous intéresser.

Un peu plus tard, les bras chargés, Claire et Louis s’asseyaient exténués sur les tabourets rustiques de la cabane. La chaleur et l’exercice leur avaient imposé cette retraite. Le luthier referma à demi l’unique volet de bois et, ramassant la couverture, la déposa sur le tas de foin au fond de la pièce.

— Venez, nous serons mieux ici pour nous reposer de nos cueillettes ...