Entre peur et désir - Histoires de Sexe

Entre peur et désir

... l’herbe courte et alla prendre une cruche qui traînait dans un coin de l’unique pièce.

— Je reviens. Je vais chercher de l’eau fraîche. Il y a des verres dans le clapier et aussi des assiettes et des couverts.

Claire alla chercher son panier et le déposa sur la couverture. Puis elle prit deux verres et deux assiettes dans le meuble clapier désigné par le luthier. Elle était en train de dénouer les torchons qui enveloppaient les sandwichs quand Louis revint. Il sourit à la vue de la douzaine de tranches épaisses garnies de charcuterie et de fromages :

— Hummm… je crois que pour cette fois, je ne vous mangerai pas. Mais vous avez eu de la chance !

Il s’assit tout près de la jeune fille, posa la cruche emperlée de gouttelettes et saisit un sandwich dans lequel il mordit à belles dents. Puis il se retourna afin de profiter tout à loisir de la vue merveilleuse qui s’offrait à eux.

— J’adore cet endroit. C’est un petit concentré de tout ce que j’aime ici. Et avec vous à mes côtés, il ne me manque plus rien.
— Si, votre violon !

Louis regarda Claire d’un air coquin et secoua la tête négativement.

— J’ai mon harmonica, bien moins encombrant et tout aussi mélodieux. Mais permettez que je reprenne des forces avant de vous jouer une sérénade !

Ils dégustèrent en silence les tranches de pain maison et le lard grillé, le saucisson de pays et les fromages de la ferme. Le luthier avait apporté du vin dans sa gourde dont il remplit à moitié les verres et qu’il coupa ...

... avec l’eau fraîche du ruisseau. Le temps semblait suspendu. Comme le premier soir où ils avaient partagé un repas, Claire et Louis ressentaient une profonde harmonie à être ensemble. Ils se regardaient, et il passait alors entre eux un grand courant de tendresse qui leur gonflait l’âme de soupirs heureux. Ce fut Claire qui rompit le silence :

— Vous ne m’aviez pas parlé de dessert alors je n’ai rien préparé.
— Et vous avez bien fait ! Nous irons le cueillir nous-mêmes près du bois. J’adore les framboises.
— Alors il faudra que je vous fasse une tarte.
— Si elle est aussi bonne que vos sandwichs alors je ne dis pas non. Mais avant vous ne voudriez pas en goûter des toutes simples ?
— Pourquoi pas ?
— Alors prenez votre chapeau et la timbale en fer blanc qui est accrochée au clou, je vous emmène au royaume de Dame Framboise.
— Mais il faut d’abord débarrasser, et fermer la cabane !
— Peuh… laissez donc ! Qui viendrait barboter une couverture et des assiettes ébréchées ?

Claire sourit et prit la main que Louis lui tendait. Lentement, ils remontèrent sur la colline et longèrent le ruisseau pour retrouver la clairière où se trouvaient, bien blottis les uns contre les autres, des tas de branches entrelacées couvertes de fruits.

— Eh bien, c’est un véritable petit paradis.
— Comme je vous l’avais dit. Et elles sont délicieuses !

Claire se pencha et cueillit quelques petits fruits qu’elle mit à sa bouche. Le parfum prenant, légèrement acidulé, lui éclata au cœur. ...