1. La randonnée


    Datte: 04/04/2021, Catégories: frousses, vacances, bain, forêt, Voyeur / Exhib / Nudisme Humour québec, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... silence.
    
    — Y a pas de corps dedans.
    — OK, arrive !
    — Maudit ! J’aurais aimé ça, me faire poser avec elle. Tant pis. On ira au salon funéraire à Montréal, si est morte, y va y avoir des vedettes.
    
    Encore des pas et la portière qui claque.
    
    Marie soupira… L’auto repartit vers le village.
    
    On reprit la route en souriant.
    
    — Quoi ? demanda Marie. C’est pas drôle. À veut aller à mon enterrement juste pour voir des vedettes. Jésus-Christ ! Ça peux-tu !
    — C’est pas ça, lâche tes seins, ma grande, c’est une obsession ? Tu les aimes tant que ça ?
    — Pas autant que Paul, fit-elle en se les lâchant finalement, y me les apognés toute la nuit. Un vrai petit bébé qui s’accrochait à sa mère.
    — Et, d’un coup qu’est morte ! fis-je imitant la madame. Oh ! Y a pas de corps !
    
    Moi et Pierrette on éclata de rire.
    
    — Ben drôle, fit Marie, super drôle, ils vont dire à tout le monde que j’ai été écrasée par un arbre. Je risque de passer pour morte aux nouvelles, à mes nouvelles.
    — Ben, fit Pierrette très terre-à-terre, tu vas réussir à faire remonter tes cotes d’écoute, pis en vacances en plus, plains-toé pas. C’est pas Simon Durivage qui pourrait faire ça.
    
    On continua en riant.
    
    — On y est, dis-je en stoppant sur un petit pont.
    
    Un minuscule ruisseau passait en dessous légèrement gonflé par la pluie de cette nuit. J’y étais venu avec Suzanne deux jours plus tôt, c’est là qu’elle m’avait parlé de cette chute. L’eau était claire cette journée-là, mais aujourd’hui, elle ...
    ... était brunâtre. Le petit cours d’eau était très étroit, large de deux pieds guère plus, bordé par de hautes fougères et s’enfonçant dans la forêt en ligne droite sur vingt pas environ, avant de bifurquer.
    
    — Faut suivre le ruisseau, mesdames, et…
    
    Un véhicule s’en venait du lac, et vite à part ça, même plusieurs. On se regarda tous les trois.
    
    — Sacrement ! Ça doit être les bûcherons ! lâcha Marie paniquée en se reprenant les seins.
    — Vite, dans le ruisseau ! ordonnai-je.
    
    Pierrette fila sous un grand sapin et sauta dans l’eau la première, suivie de Marie et de moi.
    
    Mes pieds s’enfoncèrent dans de la boue épaisse jusqu’aux mollets et l’eau nous arrivait aux genoux. Le fond vaseux du ruisseau était aussi efficace pour nous ralentir que des boulets d’esclave.
    
    — Avance, Pierrette ! fit Marie énervée en la poussant par le sac à dos.
    
    Moi je m’accrochais au sien, fasciné par ses belles fesses.
    
    On avançait péniblement, pas à pas, peinant à extirper nos pieds du mélange épais et gluant. L’eau du ruisseau devint toute noire.
    
    — Je veux ben, fit sa tante en riant, mais la mauditebouette m’empêche d’avancer plus vite.
    — Maudit ! fit Marie presque hystérique. Je le savais, on va me voir les fesses aux nouvelles, je le savais ben !
    — Au moins, on ne te verra pas les boules ! lâcha Pierrette pragmatique.
    
    Marie tenta de s’agripper aux fougères pour sortir du ruisseau et entrer sous le couvert des arbres, mais rien à faire, même avec ses magnifiques grandes jambes. ...
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