1. Chronique de la folie ordinaire (1)


    Datte: 02/04/2021, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... préoccupations. Moi… oui moi, je crois que je suis amoureuse. Mais ça me rend malade. Impossible d’en parler, inutile même de tenter de le faire. Qui comprendrait de toute façon ?
    
    Je n’ai aucune envie d’être jugée, trainée dans la boue peut-être. Les gens sont si méchants. Jaloux aussi qui sait ? Alors, je la boucle. Je me referme sur mon délicieux et pervers secret. Personne ne doit savoir. De toute manière, c’est bien un amour impossible, inadmissible en plus, et le cacher reste ma seule ressource. Ceux-là mêmes qui me dévisagent avec envie ne comprendraient pas, je n’y parviens pas non plus, alors…
    
    Mes cours… bof ! Ça va ! Je ne me plains pas, ma tête arrive à faire encore la part des choses. La coupure entre ma vie chez moi et celle plus publique du bahut se fait toujours assez bien. Je ne m’inquiète donc pas pour mes études, encore heureuse que de ce côté-là… ça fonctionne du mieux possible. Mais ce sont les nuits qui me font peur désormais. Au bord de la folie ordinaire. Et elle ne peut pas, ne doit pas être mise au courant de ce qui se passe.
    
    J’aurais l’air de quoi ? Je ne me vois pas lui expliquer ce qui me dévore. Elle éclaterait sans doute de rire, me traiterait d’enfant gâtée, de sale gamine. Pour elle, je ne suis que ça… une éternelle gosse trop sage. Mais comment pourrait-elle imaginer une seconde que je la vois comme une femme, plus du tout comme… oui. C’est idiot, c’est con, je me le dis. Et pourtant mon cerveau insiste et me fait délirer.
    
    — ...
    ... oooOOooo —
    
    Les appels téléphoniques depuis quelque temps se font plus présents, plus rapprochés. Elle s’isole dans sa chambre, pour que je n’entende pas ? C’est un mec, j’en suis certaine et jalouse de ce sale type. Pourquoi se mêle-t-il de notre vie, celui-là ? Elle est à moi, et je ne veux pas que ça change. Merde, je sais depuis quelques jours ce que l’envie de tuer veut dire. Ce gaillard, je le hais plus que tout au monde. Il me dépossède de ce que j’ai de plus précieux. Et elle qui rit, sourit, semble d’un coup, presque plus heureuse.
    
    Je ne l’ai jamais vue ainsi. Ses grands quinquets bleus brillent comme deux diamants aux eaux claires. Elle fait des trucs que je ne l’ai jamais vu faire. Puis ses fringues, on les dirait plus courts, plus jeunes, plus… plaisants. D’un autre côté, j’ai envie de la serrer plus fort contre moi, de lui demander qu’elle m’apprenne ces mots qui lui donnent ce teint lumineux. Pourquoi celui-là réussit-il là où moi j’aimerais le faire ? Quel est son secret ?
    
    Ce matin elle est sortie de la douche en fredonnant. Elle ne s’est pas vraiment cachée. Ses cheveux châtains entourés d’une serviette lui donnaient un air de fakir. Le drap de bain qui lui dissimulait le corps m’a donné à moi, un cafard pas possible. Un moment j’ai cru qu’elle allait venir m’embrasser, mais non, ses risettes qui éclairaient son visage, elles ne m’étaient pas destinées. Je n’ai rien demandé, mais je sais, je sens bien que c’est pour celui qui l’appelle de plus en plus ...
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