1. Chronique de la folie ordinaire (1)


    Datte: 02/04/2021, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    Ce rêve là… combien l’ont-ils déjà fait ? Imaginer, sentir, avoir des sueurs froides rien que d’y penser ? Suis normale d’avoir envie de cela ? Aucune réponse n’est en fait possible. Et les autres, ceux que chaque jour je côtoie, ceux avec qui je partage ces heures, font-ils aussi parfois les mêmes rêves ? En tous cas, pas question de poser une seule question, pas moyen de dire ce qui au fond de mon être me ronge et me rend mal à l’aise.
    
    Alors je me tourne vers toi, mon cher journal. Je note ces impressions du moment, ces petits flashs qui me reviennent, mes espoirs qui finalement ne sont qu’autant de tourments. Comment expliquer ce que je ressens sans pour autant être rangée, cataloguée dans la catégorie des folles ? Oui… mais voilà… plus les années passent et moins l’objet de mon calvaire s’éloigne de moi. Plus je vieillis et plus mes sentiments les plus profonds se renforcent.
    
    Je sais ! Il n’est pas permis d’aimer comme cela, pas permis non plus d’espérer et je me garde bien de faire un geste, de dire une parole que d’autres pourraient juger déplacée, inconvenante, inacceptable. Et pourtant, si en journée j’arrive à arracher mon esprit de cette convoitise grandissante, les nuits sont bien plus terribles.
    
    Tout d’abord parce que ce qui me fascine se trouve terriblement plus proche. Que le parfum qui flotte dans la maison m’enivre tout autant que la vue de… oui ! Son corps qui va, qui vient, qui pourtant ne fait rien d’autre que vivre dans des scènes quotidiennes et ...
    ... banales. Il me liquéfie, me prend droit au cœur. Et je laisse danser dans mon esprit ces mains qui s’occupent de tant de choses.
    
    Elles sont là, à crever l’écran de ma vie, de cette vie qui n’en peut plus de cette promiscuité. Je sais… cet amour immense est interdit, vil, inadapté sans doute. Mais choisit-on vraiment qui va faire surgir de pareilles émotions ? Qui peut s’enorgueillir de maitriser ses sentiments, cette inclination qui parfois vous tombe dessus comme un arbre déraciné par le vent ? Personne ne peut dire cela…
    
    Mais lorsque les nuits trop longues, les fantômes qui reviennent me hanter ont tous la forme de ces menottes exquises, je les sens presque sur moi, elles m’entourent, me frôlent. Et mon esprit enfiévré fait monter chez moi une température déjà bien trop élevée. Alors oserais-je vous raconter ce que mes propres doigts s’obligent à faire pour calmer ces affres parfois douloureuses, d’une attente impossible à gérer ?
    
    — oooOOooo —
    
    Ce matin, c’est mon anniversaire. Le dix-neuvième, et je me suis levée sans trop faire de bruit. Je le fais chaque matin, mais pourquoi celui-ci est-il si spécial ? Je n’en sais rien. J’ai mal dormi. Mes tifs sont indomptables et ma douche presque froide n’a rien arrangé. Je l’ai écouté hier soir avant qu’elle se couche. Elle parlait avec je ne sais qui. Sa voix était radieuse, presque veloutée. Elle a peut-être trouvé un ami. Et sa manière de parler, douce, suave, ça m’a fichu le bourdon. Pourquoi ? Elle a bien le droit ...
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