1. Tous des traîtres


    Datte: 02/04/2021, Catégories: couleurs, extracon, fête, jalousie, pénétratio, Humour extraconj, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... J’effleure la hanche, surfe sur la courbe ; la lisière de la robe est presque à mi-fesse, la peau nue… La rage ! Je dénude davantage.
    
    — J’espère que tu sais ce que tu fais, proteste-t-elle en désolidarisant légèrement nos lèvres et écarquillant les yeux avec étonnement.
    
    Elle ne se rebiffe pas plus que ça, n’essaie pas même de rajuster sa tenue et reste cul nu, collée au Black. Je bous, regrettant mon geste mais je lui en veux de ne pas corriger. Un sang dopé à la vindicte coule dans mes veines… J’imagine la grosse queue de mon rival, lovée dans le sillon entre les globes. Et ses mains ? Où sont ses mains ?
    
    Je me détache, prends du champ. L’autre, telle une pieuvre, déploie ses tentacules et raffermit son emprise. Nathalie se méprend.
    
    — C’est ce que tu veux, couine-t-elle en me défiant du regard.
    
    Je me mure dans un silence dédaigneux, dardant un regard bravache, manière de dire « fais ce que tu veux, je m’en lave les mains ».
    
    Pathétique !
    
    Le spectacle est pitoyable. Elle est nue des pieds jusqu’à la taille, légèrement courbée en avant sous le poids du Black, lequel malaxe un sein par-dessus la robe. Son autre main glisse sur le pubis, plonge dans l’entrecuisse nu…
    
    Un venin pervers dévore mes entrailles. Je me meurs de l’abandonner à l’autre mais c’est elle et elle seule qui choisit. Mon orgueil m’interdit une autre alternative. Je ne lèverai pas le petit doigt pour inverser le cours du destin, dussé-je connaître l’enfer pour le restant de mes jours. Je ...
    ... tourne le dos et rejoins Abdel, drapé dans ma dignité.
    
    Le Black n’y va pas par quatre chemins. Il a tôt fait de la mettre en position, croupe tendue, échine ployée, mains en appui sur le plateau d’une chaise. Pantalon descendu, il prend place derrière elle. Je détourne le regard, croise celui de mon voisin. J’y lis de la concupiscence et de la pitié aussi. Est-ce à mon égard ?
    
    Un cri de surprise, des gémissements. Je devine que le Black l’a pénétrée, qu’il a pénétré Nathalie, qu’il a… Un coup de poignard en plein cœur ne m’aurait pas fait plus de mal. Je reste prostré, aveugle mais pas sourd.
    
    Des râlements, des gémissements… J’égrène les secondes, décompte interminable… Des cris, des aboiements, des halètements, des jappements, aigus, rauques qui n’en finissent pas… J’ai des envies de meurtre, je lutte, je me vide la tête… Penser à autre chose… Pitié, Mon Dieu… Le dernier galop, scandé par un chœur à deux voix…
    
    L’apocalypse ! Ou l’apothéose, c’est selon. Elle hurle et gueule sans retenue aucune. A-t-elle jamais gueulé autant avec moi ? Sa jouissance scelle mon infortune. Ma vie, la sienne, la nôtre, notre bonheur passé et tout ce qui ne sera plus, défilent devant mes yeux. Rien ne sera plus comme avant !
    
    J’entends Moctar s’exclamer.
    
    — C’était génial.
    
    C’en est trop, je me lève avec des intentions de meurtre.
    
    — Tu vas pas nous chier une pendule parce que j’ai tiré un coup. Je la baise tous les jours ta nana, me balance-t-il sans ménagement.
    
    Touché ! ...
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