1. Tous des traîtres


    Datte: 02/04/2021, Catégories: couleurs, extracon, fête, jalousie, pénétratio, Humour extraconj, Auteur: Annie-Aime, Source: Revebebe

    ... chaîne, charge un CD ; moi, j’évacue les cadavres et fais le ménage ; Nathalie me donne la main en plaisantant mes heureuses dispositions…
    
    Moctar l’interrompt, l’invite à danser. Mademoiselle fait la mijaurée. C’est une surprise parce qu’elle adore danser. Le Black insiste, nous l’encourageons ; joyeux chahut ; elle s’incline. Abdel prend la suite, Moctar à nouveau puis encore Abdel… Ambiance de fête, on boit, on chante, on rit, on danse… Moi ? C’est mon habitude de me défiler plus souvent qu’à mon tour mais ma meuf est maligne.
    
    — Pas d’excuse, c’est ton tour, commande-t-elle.
    
    Pas moyen de me dérober.
    
    — T’as rien remarqué, susurre-t-elle tandis que nous nous trémoussons en essayant de ne pas renverser les chaises.
    — Quoi ?
    — T’as pas vu que j’ai enlevé mon collant ?
    
    Maintenant qu’elle le dit, je vois qu’elle est jambes nues. Elle portait un épais collant noir, faut croire que je deviens miro ! Où veut-elle en venir ?Sûr qu’elle va encore râler que je reluque les autres filles et pas elle. Prudence ! Je marche sur des œufs.
    
    — Si, si… tu sais… on a pas mal de soucis…
    — Je suis nue sous ma robe, me souffle-t-elle encore, tout près de l’oreille.
    
    Merde alors ! Ne vous faites pas de cinéma ! L’explication est triviale, je lui demande aussi sec, vous pensez bien : en rentrant, elle est allée pisser. Ça pressait tellement qu’elle a mouillé la culotte si bien qu’elle l’a ôtée et le collant avec.
    
    C’est drôle, maintenant que je sais, sa robe m’apparaît bien ...
    ... courte, trop courte, indécente même. Je lui en fais reproche. Elle rit, heureuse mais pas moins railleuse.
    
    — Mais t’es jaloux !
    — Non, non… Euh… c’est que…
    — T’avais même pas vu.
    
    Je la ferme, sinon elle n’en finirait pas de me charrier et les autres pourraient fort bien ouïr des échos, ce que je ne veux pas. Il y a aussi que je suis toujours mal à l’aise dès que je dévoile mes sentiments. Est-ce de la pudeur ? La pire, trempée d’orgueil et persillée d’un poil de machisme.
    
    Sans doute m’accommoderais-je de l’audace de Nathalie si elle ne se montrait pas autant émoustillée… Quelle fièvre ! Elle est tout excitée. Et avec ça que son désir est contagieux, je sens monter les frémissements du mien. Pour le coup, j’en oublie complètement mes soucis pour ne plus penser qu’à elle.
    
    Depuis que je sais, j’ai retrouvé de l’allant, je colle à mon tour sans plus le passer, je colle à son corps sans plus le lâcher. Il le faut pourtant sinon de quoi j’aurais l’air vis-à-vis des copains. Ceux-là aussi me semblent grandement allumés, surtout Moctar dont l’empressement n’est pas loin de me déplaire.
    
    Aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours été rivaux quand il s’agissait des filles. C’est lui qui nous a présenté Nathalie. Elle prétend qu’il n’y a jamais rien eu entre eux mais je suis malgré tout convaincu qu’il m’en veut de la lui avoir piquée.
    
    Le sagouin serre Nathalie plus qu’il ne devrait. Que puis-je faire qui ne me rendrait pas ridicule ? Du reste, c’est à elle et ...
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