1. Histoire des libertines (34) : la Pompadour


    Datte: 16/03/2021, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... Montespan. Le stratagème mis en place va porter ses fruits en 1745.
    
    DIANE CHASSERESSE DEVIENT FAVORITE ROYALE
    
    Le 23 février 1745 est célébré le mariage du dauphin avec l'infante d'Espagne. Des fêtes sont organisées pendant huit jours pour cet événement. Le 25 février, dans la Galerie des Glaces, a lieu un bal masqué, où est invitée Jeanne-Antoinette, sous l'apparence de Diane chasseresse. Le roi et ses plus proches courtisans sont costumés en ifs et la cour observe que l'un d'entre eux s'entretient longuement avec cette belle inconnue.
    
    Trois jours plus tard, le 28 février, au cours du bal offert à l'Hôtel de ville de Paris par le corps municipal, une nouvelle rencontre entre Madame d'Étiolles et Louis XV confirme l'intérêt que lui porte le roi. Il va raccompagner à son domicile Jeanne-Antoinette et ne revient à Versailles qu’à 8h00 du matin.
    
    Voilà qui suffit à balayer les accusations de frigidité portées contre la Pompadour, au moins à ce stade de sa liaison avec le monarque.
    
    Dans un premier temps, les amants jouent la discrétion. Jeanne-Antoinette devient une visiteuse régulière.
    
    MARQUISE ET PLUS QUE REINE
    
    Le 24 juin 1745, le roi lui fait don du domaine de Pompadour, acquis le 15 juin par la Couronne auprès du prince de Conti, le roi relevant le titre tombé en déshérence faute d'héritier mâle, la créant ainsi marquise, tandis que Jeanne-Antoinette obtient de son mari une séparation légale. En effet, le Châtelet de Paris prononce le 15 juin 1745, ...
    ... un arrêt de séparation de corps et de biens. Le mari complaisant recevra en échange une charge de Fermier Général.
    
    Le 10 septembre 1745, Louis XV l'installe au château de Versailles dans un appartement situé juste au-dessus du sien, relié par un escalier secret.
    
    La présentation officielle de la nouvelle favorite à Versailles, le 14 septembre 1745, nécessite une princesse de sang. Pour cette cérémonie très protocolaire, la princesse de Conti accepte d'être la marraine de Jeanne-Antoinette-Antoinette, en échange de l'extinction de ses dettes.
    
    La Pompadour cherche progressivement à conquérir les différents cercles du roi, mais sera haïe par la famille royale, le dauphin la surnommant « maman putain». Les milieux dévots d'une part et les milieux aristocratiques conservateurs d'autre part concentrent leurs attaques sur la nouvelle maîtresse du roi, certes pécheresse mais surtout une « parvenue », puisque issue de la haute bourgeoisie et non de la noblesse comme l'étaient toutes les précédentes favorites royales.
    
    Au sein d’une Cour qui la dénigre, la surnomme avec méchanceté la « Caillette » et raille ses origines bourgeoises, la marquise vit un combat de chaque instant.
    
    Il y aura des « poissonnades », comme celle dont l’auteur probable fut le ministre disgracié de la marine, Maurepas :
    
    « Une petite bourgeoise,
    
    Élevée à la grivoise,
    
    Fait de la Cour un taudis,
    
    Dis »
    
    « Eclatante de fraicheur, d’élégance et de beauté » (Jean-Christophe Petitfils), ...
«1234...8»