Histoire des libertines (34) : la Pompadour
Datte: 16/03/2021,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Olga T, Source: Hds
AVERTISSEMENT
Jeanne-Antoinette Poisson, Marquise de Pompadour (1721-1764) fut, pendant près de 20 ans, la grande favorite de Louis XV.
Son image est controversée. Est-elle surtout marquante par l’influence politique qu’elle exerça, faisant et défaisant les ministres et les alliances diplomatiques du royaume de France ?
Comme c’est la règle dans cette rubrique, c’est de son rôle sentimental dont je souhaite parler, et non de son influence politique certes incontestable, mais sans doute exagérée par les critiques du roi.
Sur le plan sentimental, son rôle est également discuté. Après la passion initiale, ses relations avec le roi se limitèrent-elles à ces liens profonds d’amitié qu’évoquera le Roi lors du décès de la Marquise ? On a même été jusqu’à dire que Jeanne-Antoinette était frigide. En tout cas, elle l’est devenue, cinq ans seulement après être devenue la favorite, et sans encourir de disgrâce de la part de l’hypersexuel Louis XV !
L’image de Jeanne-Antoinette est très controversée. Pour la famille royale, qui la déteste, la Pompadour, c’est « maman putain ». Elle fût aussi la pourvoyeuse, la grande maquerelle du Parc aux Cerfs.
En tout cas, la Pompadour avait toute sa place dans cette rubrique qui a décrit le parcours des plus célèbres des maîtresses royales : pour mémoire Agnès Sorel (Histoire des libertines 18), Diane de Poitiers (Histoire des libertines 21), Gabrielle d’Estrées (Histoire des libertines 24), ainsi que les deux rivales que furent, ...
... auprès de Louis XIV, la Montespan (Histoire des libertines 29) et la Maintenon (Histoire des libertines 30).
PORTRAIT DE « REINETTE »
Alain Dag’Naud, dans « Les dessous croustillants de l’histoire de France » (Larousse, 2017) décrit ainsi Reinette (surnom que donnaient à Jeanne-Antoinette ses amies) au moment où, à 24 ans, sa vie va basculer lors de la rencontre avec Louis XV : « elle a les cheveux châtains clairs, de grands yeux expressifs, un sourire éclatant et deux petites fossettes. »
Belle, éduquée, cultivée, elle est aussi prodigieusement intelligente. Et ambitieuse.
UNE ROTURIERE A L’ENFANCE DIFFICILE AUPRES D’UNE MERE LIBERTINE
La noblesse détestait la Pompadour, du seul fait de ses origines. Elle n’est pas non plus issue du « petit peuple » d’alors, mais d’une bourgeoisie dont l’influence ne cesse alors de s’accroître.
Elle est la fille de François Poisson, écuyer du Duc d’Orléans. Fils de tisserands, François s'est marié en 1718 avec Madeleine de la Motte, qui appartient à une famille « plus élevée ».
Commissaire aux vivres du ravitaillement de Paris pendant la disette de 1725, François est accusé de trafics et ventes frauduleuses. François Poisson est contraint de quitter le pays, et s'exile en Allemagne.
Une sentence du Châtelet de Paris décide la séparation de biens avec son épouse, mais leur maison est saisie. Avant son départ, François Poisson confie sa fille Jeanne-Antoinette au couvent des Ursulines à Poissy en 1727. Ce couvent est ...