Histoire des libertines (34) : la Pompadour - Histoires de Sexe

Histoire des libertines (34) : la Pompadour

... connu pour l'éducation des jeunes filles issues notamment de la bourgeoisie.

Jeanne-Antoinette souffre d'une double absence : celle de son père exilé, et celle de sa mère qui mène une vie pour le moins mouvementée. En janvier 1730, Madame Poisson reprend sa fille à Paris. Jeanne-Antoinette reçoit alors une éducation soignée, elle sera une adolescente puis une femme cultivée. Jeanne-Antoinette fréquente notamment le salon littéraire de Madame de Tencin, une amie de sa mère. C'est dans ce cercle que la jeune fille va apprendre l'art de la conversation et les valeurs de l'esprit.

Pendant l'éloignement de François Poisson, sa femme, la jolie Madeleine de La Motte a, entre autres amants le riche fermier général Charles François Paul Le Normant de Tournehem. L'infidélité notoire de Madeleine a fait naître l'hypothèse d'une liaison plus précoce avec Jean Pâris de Monmartel, parrain de Jeanne-Antoinette ou avec Le Normant, d'où la suspicion que Jeanne-Antoinette soit une enfant naturelle. Pauvre Monsieur Poisson !

Une légende raconte qu'à neuf ans, elle est allée consulter avec sa mère une voyante qui se serait exclamée : « Vous serez la maîtresse du roi ». Toujours est-il que lorsque le testament de la future marquise a été ouvert, on découvre qu'une dame Lebon, voyante parisienne, s'est vu allouer une pension de 600 livres par an.

MARIAGE ET OUTL DE POUVOIR

Le Normant, après avoir veillé à l'éducation des enfants de sa maîtresse, fait épouser, en 1741, à ...

... Jeanne-Antoinette, son neveu et héritier Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, âgé de vingt-quatre ans. De cette union, Jeanne-Antoinette aura deux enfants, un fils, qui meurt en bas âge, et une fille.

La beauté de Jeanne-Antoinette et son esprit la font connaître et elle devient l'hôtesse des salons cultivés et mondains de Paris. Elle donne des représentations intimes dans le petit théâtre qu'elle a fait construire dans son château d'Étiolles, à côté de Sénart où le couple s'installe. Cette propriété se situe dans la forêt royale et le roi vient fréquemment chasser aux abords. Madame d'Étiolles a le droit statutairement d'assister à ces chasses en calèche et se fait accompagner par un des lieutenants de la vénerie royale, qui l'informent précisément sur les passages du roi pour qu'elle puisse attirer son attention. C'est au cours de l'une d'elles, durant l'été 1743, que Louis XV l'a remarquée.

La mort du Duc de Fleury, le vieux Premier Ministre de Louis XV, va donner l’occasion aux frères Pâris, au cardinal de Tencin, à sa sœur, la marquise de Tencin et au maréchal de Richelieu, de rentrer en grâce. Ce cercle dispose d'une occasion pour se placer auprès de Louis XV : la jeune Jeanne-Antoinette, qui est très proche des Pâris, paraît susceptible de plaire au roi. Peu leur importe que cela passe par un adultère. Jeanne-Antoinette, rouée, ambitieuse et un brin perverse, se prête au jeu, ainsi que le mari complaisant, qui n’entend pas se comporter comme jadis le fit le Marquis de ...