1. Géromine prend l'avion


    Datte: 16/02/2021, Catégories: voyage, fdanus, pastiche, délire, Humour Auteur: Domi Dupon, Source: Revebebe

    ... en soute de peur de les perdre.
    
    Restait à passer sous le portique. Mais, elle était sereine, elle avait assuré un max. Pas de bijou, des ballerines, son blouson de cuir sur une petite robe noire toute simple. Bon d’accord pas si simple que ça, vu le prix qu’elle l’avait payée. En tout cas, sa silhouette aurait fait pâlir n’importe quelle dévoreuse d’U.V. Même pour ses sous-vêtements, elle avait fait gaffe. Des dim-up buddy-touch, ainsi pas de problème de porte-jarretelles. La culotte, elle avait longtemps hésité entre un string et un shorty. Elle avait tranché pour le second. Si l’avion se crashait et qu’on retrouvait son cadavre avec un string, ça allait faire jazzer dans son immeuble.
    
    Pour le soutif, elle avait longuement hésité, pour finalement prôner l’abstinence. Le coût exorbitant de sa dernière remise à niveau assurait à ses seins une tenue de route qui ne nécessitait aucune aide extérieure. Aussi est-ce l’esprit tranquille, le pas léger et la poitrine en avant qu’elle franchit le portique.
    
    Fatalitas !
    
    L’horrible machine se mit à hurler. Le charmant jeune homme en uniforme, un peu moins souriant mais toujours amène, lui demanda si, par un hasard malencontreux, elle n’aurait pas omis un quelconque colis fiché.
    
    De l’inutilité de préparatifs trop bien préparés.
    
    La pauvre Géromine eut beau se creuser la cervelle, elle ne voyait pas ce qui pouvait déclencher l’ire de cette foutue machine. Une pince ? Un peigne dans ses cheveux ? Encore eût-il fallu ...
    ... qu’ils soient assez longs. Son stérilet ? Impossible, elle n’en avait pas. Hier soir, après avoir pris un verre, solitaire dans son lit, elle s’était fait une petite gâterie. En faisant son marché, elle avait flashé sur des carottes de taille XXL. En manque d’amant(e), elle les avait testées urbi(te) et orbi(te) pendant qu’elles étaient bien fermes. Elle en avait usé sans modération. La question qu’elle se posait maintenant : la carotte contenait-elle du fer ? Improbable. À cette pensée, le rouge lui monta au front et quelques gouttes de cyprines imprégnèrent sa chatounette taillée de l’avant-veille.
    
    Elle dut avouer piteusement au beau douanier Rousseau (c’était écrit sur son badge) qu’elle ne voyait vraiment pas ce qui pouvait… Il lui proposa de repasser une seconde fois. La machine avait peut-être fait un caprice. Géromine croisa mentalement les doigts (j’sais pas si vous avez déjà essayé, c’est hachment coton, la dernière fois j’ai failli me fouler l’index).
    
    No way ! Cette p…..n de b….l de m….e de s…..e de robote tilta encore une fois. Le douanier Rousseau, toujours beau, mais beaucoup moins souriant, à peine amène, avec pour dire vrai un air imperceptiblement suspicieux au fond de sa prunelle gauche, lui demanda de l’accompagner. Géromine protesta. Elle allait rater son avion. Sa correspondance à Oulan Bator n’attendrait pas. Morte de honte sous les regards goguenards, compatissants, soupçonneux, inquiets, hilares, envieux (Si ! Si ! Je vous jure ! Certaines dames ...
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