Les émois de Valériane - 3/3
Datte: 14/02/2021,
Catégories:
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Auteur: Laure Topigne, Source: Revebebe
... distinction sans pour autant qu’ils ne soient arrogants ou seulement suffisants. Quelques instants plus tard, Monsieur Dulousquin quitte la sous-préfète et revient vers moi escorté de sa brillante conjointe :
— Permettez-moi de vous présenter mon épouse, Alizée qui est mon bras droit, mon inspiratrice, mon talisman et mon amour. Alizée, je te présente mademoiselle Valérie Rolenbourg, une jeune fille plus que prometteuse qui, je l’espère, va nous aider à concrétiser notre projet d’espace public de lecture.
Elle est de quinze ans au moins sa cadette et s’applique à les faire paraître vingt. Je sens aussitôt qu’il faut me faire une alliée de cette femme.
— Des alizés très favorables ont dû accompagner votre naissance pour vous conférer tant de grâces. Dès que je vous ai aperçue, j’ai réalisé que vous aviez la stature et le charme qui conviennent pour entourer un homme tel que votre mari. Madame Alizée, si vous me permettez de vous appeler par votre prénom, je sais désormais à qui je souhaite ressembler.
Venant d’un homme la louange aurait paru flagorneuse, d’une gamine, elle l’accepte avec surprise et un évident contentement.
— Et vous êtes, Valérie, ce que je fus bien que je ne le sois plus, l’incarnation d’une jeunesse radieuse à laquelle tous les espoirs sont permis et je lis en votre minois de prometteurs succès à venir. Ne me prenez pas pour modèle, vous auriez trop à perdre et fort peu à gagner. J’avoue volontiers que vous m’avez séduite avant les ...
... compliments de mon époux, ceux même de monsieur le maire et que je vous avais déjà remarquée, car vous êtes, à plusieurs titres, l’égérie de cette cérémonie.
Me voilà traitée en égale, ces éloges me remplissent d’aise, et, en ce jour décidément faste, font éclater ma verve. Dès que je me retrouve seule avec elle, je la flatte sur ce qui n’indiffère jamais femme de cet âge, sa jeunesse précisément. Il est vrai que ce n’est pas pure rouerie et que globalement je suis admirative et adhère à ce que j’énonce, tout au plus, j’en force le trait. À l’inverse de son conjoint, elle sait conjuguer la plus éminente gravité à la foucade inconsidérée et une communauté de vue réfléchie, mais joyeuse s’installe et nous unit presque immédiatement. Après dix minutes d’un papotage tantôt sérieux, tantôt complètement écervelé, Madame l’épouse déclare me compter dorénavant parmi ses amies.
Mardi, je les rencontre successivement dans leur cadre de travail. Lui toujours un peu coincé, mais parfait ! Au demeurant plus attirant qu’à l’inauguration, le regard envoûtant, la ride séductrice et évocatrice d’un dense vécu, le verbe précis et concis appuyé par une douceur ferme de la voix. Je me suis habillée outrageusement court et transparent. Assise face à lui, je croise mes jambes très haut et dans mon discours je laisse entendre que je ne suis pas bégueule. Il apprécie la vue, le propos peut-être, mais ne dévie pas d’un iota de la plus stricte politesse. Si je pensais me le soumettre en exposant mes ...