1. La prisonnière de Qubilaï


    Datte: 04/02/2021, Catégories: fh, asie, hdomine, contrainte, historique, aventure, fsoumisah, Auteur: Stemcel, Source: Revebebe

    ... dans une opulence inouïe. La richesse, la fraîcheur, la bousculade de visions colorées, l’entremêlement d’odeurs sensuelles, tout cela donnait aux cavaliers qui ravageaient la ville une vision hallucinatoire. En chargeant à travers Samarcande, ils pensaient s’être ouvert les portes du paradis céleste tant le décor leur semblait irréel. Leur horde guerrière qui déferlait ravageait le paradis.
    
    Les cavaliers se scindaient en petits groupes qui se répandaient partout à travers la ville. Qubilaï, à la tête d’une trentaine de cavaliers, fonça à travers un marché richement approvisionné où foisonnaient sur les étals la soie venue de Chine, les étoffes venues d’Inde, les pistaches d’Ispahan, les raisins de Turfan, les cerises de la Fergana et les figues des vergers de Songdhiane, l’orfèvrerie de Kashgar. La troupe, dans la puissance féroce de sa charge, bousculait tout sur son passage et les tissus somptueux, les fruits, les épices étaient répandus par terre ; cette bouillie colorée, martelée par les sabots des chevaux, se mêlait au sang des fuyards transpercés par les flèches mongoles.
    
    La troupe de cavaliers s’engagea alors dans une vaste allée bordée de jardins spacieux avec des mares couvées par les saules pleureurs, des cyprès taillés dans des formes animales. Ils longèrent ensuite des parc à bestiaux avec des chevaux, des boeufs, des dromadaires. Tous ces voyageurs infatigables de la route de la soie se rencontraient ici. Les animaux s’agitaient furieusement dans leur ...
    ... enclos, eux aussi étaient paniqués par la charge des chevaux mongols menaçants et écumants.
    
    La grande allée menait à la place de la mosquée, où une foule apeurée s’était réfugiée pour prier et demander la protection d’Allah. Qubilaï fonça à travers la foule et de son sabre il tailla en pièces les prieurs qui imploraient sa clémence. Devant la façade de la grande mosquée du Registhan, son cheval se cabra. Sur le portail en ogive, de chaque côté, deux panthères gigantesques étaient prêtes à bondir. Le vaste porche était décoré de faïence, il était encadré de deux gigantesques colonnes et de deux dômes latéraux qui étaient complètement recouverts d’émail bleu.
    
    Un guerrier mongol arriva vers eux au galop. Il leur dit « venez avec moi j’ai trouvé où se trouve le palais du sultan ». La troupe de Qubilaï le suivit au galop. Devant le palais ils mirent pied à terre.
    
    Ils traversèrent le vaste jardin, les murs croulaient sous les frondaisons des glycines, un grand carré d’amandiers occupait le centre et de l’autre côté, près des bâtiments, une fontaine ruisselait à l’ombre d’un noyer . Des gardes sortaient du palais mais les flèches mongoles les transperçaient avant qu’ils aient pu se mettre à couvert des arbres. La terreur pétrifiait les défenseurs et la troupe pénétra dans le palais, massacrant tous les hommes et toutes les femmes trop vieilles ou trop laides pour servir la lubricité des guerriers. Ils pénétrèrent dans un harem, des femmes superbes vêtues de soie fine couraient ...
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