1. Quiproquo


    Datte: 20/01/2021, Catégories: fh, inconnu, grosseins, essayage, intermast, Oral fist, fdanus, fsodo, hdanus, Auteur: GillesP, Source: Revebebe

    ... fatigue et ma perte de poids, mon état général ne m’incommodait plus. J’ai commencé mon sursis en repérant, sur le boulevard des Maréchaux, une prostituée qui ne me déplaisait pas. Nous avons fait l’amour dans un hôtel minable du quartier. Et je suis reparti de plus belle en faisant des clins d’oeil à toutes les belles femmes que je croisais. J’ai ainsi noyé le restant de mes jours dans le sexe, le sexe et le sexe. Pas un des clubs libertins de la capitale ne fut épargné, je connus des amantes par deux, par trois. Et ma femme me direz-vous ? En moins de deux mois, elle, qui était plutôt coincée, m’accompagna dans les endroits les plus insolites de Paris. Nous avons fait l’amour sous les ponts, sur les escaliers de Montmartre, dans les boîtes à trou de tous les clubs échangistes, à deux, à trois, à quatre. Pendant six mois, j’ai bâclé mon travail, exerçant mon activité au ralenti quand par hasard je travaillais. Pendant six mois, j’ai baisé comme un bouc. Le sexe m’a fait oublier la maladie. Et, dès que je ne faisais pas l’amour, j’étais noué, dans un état fébrile, un peu comme l’alcoolique tremble lorsqu’il n’a pas sa dose à heure fixe. Très vite, j’ai transformé mon épouse, je lui ai appris à reconnaître le bon amant du mauvais. Elle m’avoua n’avoir jamais eu autant de plaisir avant cette période et cette révélation m’aida à endurer la maladie à laquelle je devais faire face.
    
    Durant toute la période, nous n’avons jamais évoqué la maladie, tant je me sentais fragile et ...
    ... prêt à imploser à l’évocation de ma mort imminente. Si mon moral était au plus bas, physiquement, je me portais comme un charme, avec cependant, une terrible déchirure dans le ventre, déchirure qui s’estompait dès je faisais l’amour. Quelques jours avant le 18 mai 2002, je pris rendez-vous avec le docteur Mallebranche comme pour préparer mon départ. Je me payais le luxe de reluquer l’une de ses infirmières à qui je proposais un petit en cas en attendant ma consultation. C’était, vous l’avez compris, la seule arme que j’avais trouvée pur affronter la mort. Le docteur nous prit de cours et c’est là, à 10h30 exactement, que je découvris que je n’avais jamais été gravement malade. Nous eûmes une explication, je compris que le coup de fil qu’il avait passé juste avant de me voir, six mois plus tôt, concernait un autre patient qui était au plus mal à l’époque. Nous restâmes une heure et demie à discuter ensemble de l’incroyable méprise. Le pauvre homme semblait rétrospectivement éberlué d’apprendre que j’aie pu croire, pendant de longues semaines, que ma dernière heure avait sonné. Je quittais l’hôpital à douze heures quinze, comme si je renaissais, comme si je sortais de six mois de coma.
    
    Tout en marchant, je me remémorais tour à tour les boîtes échangistes, ma femme que j’avais préparée à l’idée de me remplacer, tous ses types qui l’avaient possédée et mon boulot que j’avais bâclé pendant tout ce temps. J’étais dans un état second, entre deux sentiments, celui d’être soulagé ...
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