1. Mâles barrés


    Datte: 10/01/2021, Catégories: hgode, portrait, pastiche, délire, Humour policier, fantastiqu, revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... faut que je fasse vite, très vite. J’ai tous mes radars en alerte. Y a danger, ça pue… Une vague impression qu’elle est en train de gagner du temps, en attendant quelque chose. Mais quoi ? Pas Médor, quand même ? Là, sérieux, je me sentirais presque insulté… Mais je me fais des films, sans aucun doute. En réalité, je n’ai plus l’habitude. Normalement, dans un cas comme celui-là, Hank m’accompagne. Il s’occupe de l’intendance et des méchants, déjoue les pièges pour moi… Sauf que Hank n’est pas là et que, forcément, je commence à flipper.
    
    — J’ai juste deux ou trois questions à vous poser, Mademoiselle Pink. Une enquête de routine…
    — Je vous écoute, Monsieur Brodsky. Je suis toute à vous…
    — Connaissiez-vous un écrivain du nom d’Athanagor ?
    — Que lui est-il arrivé ? Il est mort ?
    — Qui vous a dit ça ?
    — Monsieur Brodsky, si tel n’était pas le cas, vous n’emploieriez pas le passé pour parler de ce pauvre scribouillard.
    — Scribouillard ?
    — Monsieur Brodsky, les écrivains capables d’écrire des romans érotiques ne sont pas nombreux. Personnellement, je n’en connais que trois, dont deux sont déjà morts.
    — Qui ça ?
    — Sade, Sacher-Masoch, et moi-même…
    — Il y en a quand même pas mal d’autres…
    — Les autres ne m’arrivent pas à la cheville… Regardez mes chevilles, Monsieur Brodsky. Vous les trouvez comment ?
    — ...
    ... Qu’avez-vous fait la nuit dernière ?
    — Vous n’avez pas répondu à ma question, Monsieur Brodsky… Vous avez du feu ?
    — C’est moi qui pose les questions, ma belle ! dis-je exaspéré en allumant sa cigarette. Qu’avez-vous fait la nuit dernière ?
    
    Elle me défie du regard et me souffle la fumée de sa cigarette au visage. Je ne bronche pas…
    
    — Je repose une dernière fois ma question, Mademoiselle P…
    
    Mes yeux me piquent… Ma tête commence à tourner…
    
    — Pink… Mademoiselle… Pink… Qu’avez-vous… fait…
    — La nuit dernière ? Je torturais mon larbin. Mais il commence à m’ennuyer…
    — Je…
    — Chut… Je parle, Brodsky. C’est ce que tu voulais, non ? Je n’ai rien à voir dans ton affaire de meurtre. La nuit dernière, je torturais mon larbin, c’est tout. Et ce soir, c’est toi que je vais torturer… Tu vas le remplacer…
    — Espèce… de… sal…
    
    Et puis le noir.
    
    À suivre…
    
    * Les puristes que vous êtes ne manqueront pas de bondir, mes zamours, et de s’écrier « Non, c’est Wight is Wight ! » Sauf que j’ai en ma possession le brouillon de la chanson écrite de la main même de l’auteur, et sur lequel il est écrit « White is white ». Chanson écrite à la gloire des hippies, chevelus et dégénérés. Le titre a été changé ensuite, uniquement pour des raisons commerciales… PIECES and love ? Tu parles, Charles ! Shit and fuck, ouais… C’était ça, les années 60. 
«12345»