1. Mâles barrés


    Datte: 10/01/2021, Catégories: hgode, portrait, pastiche, délire, Humour policier, fantastiqu, revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... vrais, dans lesquelles la virilité n’était pas considérée comme une tare ou une absence totale de sensibilité. J’ai toujours considéré que c’étaient les écrivains qui façonnaient les civilisations. À cette époque, on savait qui on était, et où on allait. On appelait un chat un chat, et y avait pas de mots interdits pour les auteurs, ni de sujets tabous. Quand une fille jouait les garces, on lui en collait une…
    
    Bon, ça… J’avoue que ça m’a toujours gêné, cette espèce de goût qu’ont les Yankees de régler leurs problèmes domestiques en passant par la distribution de pralines. Les teigneux, les violents qui cognent leur nana, ça me débecte quand même pas mal. C’est pas viril, et puis surtout, c’est pas compatible avec l’art de vivre français. Le mec qui cogne, c’est un mec à court d’arguments. Un connard, un vaincu… On a jamais vu Gabin cogner une femme, et pourtant… on ne peut quand même pas prétendre qu’il n’incarnait pas le mâle dans toute sa splendeur.
    
    La différence entre un cogneur et un taiseux, c’est que le premier n’aime que lui, alors que le second aime les femmes. Le premier veut être le maître, le second sait qu’au fond il ne le sera jamais… Alors il met un masque, bougonne, fait la moue, bombe le torse… et espère très fort que la fille fera semblant de tomber dans le panneau. Parce que c’est dans l’ordre des choses, cette espèce de faux-semblant. Mais tout le monde le sait bien : le grand fauve d’Amazone est un petit chat qui aime ronronner dans les bras de sa ...
    ... bien-aimée, lorsque les lumières sont éteintes et les volets de la maison fermés. Enfin, c’était comme ça, avant… Et c’était mieux avant…
    
    C’était le temps béni où l’on pouvait allumer sa clope devant tout le monde, et pas seulement dans la rue. On pouvait fumer dans les trains, dans les tramways (nommés Désir), au bureau, et personne mouftait, surtout pas les souris. On pouvait boire ET conduire sans que les ayatollahs de la sécurité routière ne viennent nous casser les bonbons. Et puis arrivèrent les années 60, les hippies, le pouvoir des fleurs et toutes ces conneries… Les derniers rockeurs résistaient avecBlack is black tandis qu’un chevelu français susurraitWhite is white*. On s’est mis à fumer des joints et à bander mou, à libérer le « côté féminin » des hommes qui, petit à petit, sont devenus des femmes comme les autres. Allez donc faire un tour dans les grands magasins le jour des soldes, aujourd’hui… Vous les verrez, les « hommes » des années 2000, l’air hagard, déprimés, vaincus, anéantis, portant les sacs de leurs donzelles qui se battent à coups de poing quand ce n’est pas à coups de dents pour s’emparer d’un morceau de chiffon à moins 30%. Le mec d’aujourd’hui est devenu la meilleure copine de sa gonzesse… Tous. Enfin, presque tous ; mais pas Brodsky. Je fais partie des derniers dinosaures, des derniers Cro-Magnons, ces conquistadors qui conquirent le monde avec leurs lances, vêtus d’un slip en peau de bison.
    
    Brodsky mène l’enquête pour vous, mes zamours, avec ...