Mon Ange a un sexe...
Datte: 29/12/2020,
Catégories:
fh,
fplusag,
jeunes,
couleurs,
profélève,
bain,
douche,
cérébral,
69,
confession,
inithf,
Auteur: Elodie S, Source: Revebebe
... envies comme ça, il restera encore longtemps puceau. Je reste prostrée de longues minutes après qu’ont cessé les bruits de ruissellement liés à leur activité et qu’ils soient sortis. Péniblement, je me relève. Le miroir traduit mon désarroi, je m’arrange un peu, reprends mon souffle et sors comme un automate. Heureusement, je n’ai pas fini mes cours cet après-midi…
Le soir, après un Skype assez chaud avec Steph qui me demande de lui montrer mes dessous et un peu plus, j’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil. J’en veux à Valentin pour ses propos obscènes, j’en veux à Mouloud pour son influence sur Valentin, j’en veux à cette banlieue, reflet de toutes les misères, j’en veux au monde entier, je m’en veux à moi-même…
Fatiguée, amère, je me traîne au lycée le lendemain. Heureusement, je n’ai que des quatrièmes aujourd’hui. Je me sens mal dans ma peau et me montre étrangement agressive avec mes élèves et avec les autres professeurs. Je me sens déstabilisée par cette conversation surprise dans les toilettes que je n’aurais jamais dû ni écouter ni entendre. Même Steph me demande à des milliers de kilomètres ce qui se passe ; j’élude ses questions.
Le vendredi, je vais en pantalon et blouse informe à mon cours de rattrapage ; aujourd’hui, pas de sujet d’actualité intéressant mes élèves ; une remise à niveau grammaticale classique. Ils décrochent, je me sens sur la défensive, j’évite de croiser les regards, ceux de Mouloud et de Valentin en ...
... particulier.
—ooOoo—
Pendant près de quinze jours, je me sens mal, j’ai le spleen, je me réveille la nuit à de multiples reprises, je réentends malgré moi les mots volés dans les toilettes. Je culpabilise : je paie mon désir d’être proche de mes élèves, de vouloir être moderne dans mon enseignement, de m’habiller devant eux comme les autres femmes de mon âge, de ne pas avoir installé ces barrières traditionnelles qui confortent l’autorité d’une enseignante devant des ados attardés, d’avoir mis tant de temps à comprendre que Valentin était un cas à part. Je culpabilise pour tout…
Pire, j’en veux à Valentin, alors qu’il est victime. Orphelin à l’âge où l’image de femme qu’était sa mère devait s’imposer, se cassant brutalement, cocooné par une grand-mère asexuée par l’âge, privé de l’autorité d’un père au moment où celle-ci est particulièrement nécessaire, trop gâté par un grand-père sénile avide de compenser… Alors que mon rôle devrait être de l’aider, je le charge et l’enfonce. Je me dois coûte que coûte de renouer les fils avec lui surtout, et peut-être avec toute ma classe de rattrapage, dont j’ai perdu l’adhésion. Mon rôle d’éducatrice est de redonner le goût d’apprendre et de vivre à ceux qui l’ont provisoirement perdu, d’essayer de comprendre, élève par élève, les ressorts capables de leur rendre l’envie d’étudier. Réagir, je dois réagir…
Plus ou moins consciemment, je me fais attirante pour le cours suivant ; petite jupe d’été, légère et fashion, raisonnablement décolletée, maquillage léger, ...