La Dernière Prophétesse
Datte: 23/12/2020,
Catégories:
jeunes,
forêt,
amour,
cérébral,
revede,
init,
fantastiqu,
merveilleu,
fantastiq,
contes,
Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe
... une quête quelconque, peut-être volait-elle sur le royaume d’Irlidhea dans les pays humains à la rencontre des grands maîtres suprêmes du monde d’Asgaïa dont elle faisait partie, peut-être accomplissait-elle sa propre destinée par un chemin ou un autre. C’est dans un ancien temple dédié à un dieu à jamais déchu que Shalvarya attendit.
Alors qu’elle explorait les ruines et les colonnes, les autels impies et les statuaires morts, un souffle enflammé la recouvrit soudain. Comme tant d’autres choses, elle ne le craignit point. Son corps était endurci, son esprit aguerri, sa magie affermie par sa longue expérience des mœurs de la dragonne.
— Tu m’as menti Hsiayïn, dit-elle en préambule, alors que la dragonne apparaissait enfin. Tu m’avais certifié que tu serais toujours là pour m’apporter ton aide et pourtant cela fait bien des jours que j’attends ta venue.
— Te voilà devenue bien présomptueuse, petite humaine ! prononça la dragonne avec un grondement étrange que les humains ignorants assimilent au rire. L’orgueil aurait-il brusquement étreint ton âme au point que tu me croies à ta disposition, toujours et en tous lieux ? Qu’importe, je suis là. Parle, que me veux-tu ?
— Je viens, portée par les vents de ma quête éternelle. Tu es l’une des pierres du chemin que je me trace à tout instant et ta voix est le guide que je me suis choisi pour franchir cette étape.
La dragonne arpenta lentement le temple désolé, hochant parfois la tête ainsi qu’elle inspectait l’endroit de ...
... leur rencontre.
— Dans quel dessein obscur as-tu choisi ce lieu pour nos retrouvailles ? Le divin Xalmaroï est banni de ces terres depuis des temps si lointains que les plus anciens de ma race n’en ont pas le souvenir.
— Regarde autour de toi. Le dieu a disparu, mais le temple est debout. Pourtant, les herbes et les racines l’envahissent. Tout retourne à la Nature même les œuvres que l’on dit éternelles.
— Les dieux naissent, conduits par l’âme du monde, ils vivent, portés par les prières, ils meurent parfois sous les coups d’autres dieux ou par l’anéantissement du règne de leurs créatures. Il arrive même qu’ils se réincarnent.
— En sera-t-il de même de moi ?
— Certes. N’es-tu pas humaine ? Sache que je perçois le désarroi qui te serre le cœur. Je connais les humains. Ils croient que, par leurs œuvres, leur esprit survivra. Leurs civilisations sont comme les dieux, elles naissent, vivent et meurent, parfois se réincarnent.
— Mon être est ainsi fait, j’en ai la connaissance. Je me vois comme ce temple. J’ai existé autrefois, puis j’ai été délaissée, et la Nature reprend ses droits sur moi. Mais quelle est ma nature ? Je suis venue au monde de façon singulière. Mon destin est élevé, mais je ne connais pas autre chose. M’aideras-tu à trouver ma voie ?
— Je suis venue ici.
— Il est vrai. Sache alors que j’ai rencontré tantôt un de tes pairs. C’était un dragon d’or du désert du sud. Il était plutôt petit, mais son âme était grande. Je crois savoir qu’il est une part de mon ...