1. La Dernière Prophétesse


    Datte: 23/12/2020, Catégories: jeunes, forêt, amour, cérébral, revede, init, fantastiqu, merveilleu, fantastiq, contes, Auteur: Maegwïn, Source: Revebebe

    ... l’immensité du ciel. Les entrailles inviolées de la jeune princesse reçurent le dragon d’or dans le plus pur délire de ses sens enfiévrés. Ses yeux se refermaient parfois afin de mieux ressentir ses sensations extrêmes ou alors se rouvraient pour contempler encore le visage adoré et le torse puissant.
    
    Son regard vacillait pendant de longs instants, ainsi que tout son corps emporté dans les cieux. Des vagues sensuelles la parcouraient encore et encore et toujours, exaltant tant et plus sa jouissance enflammée, lui arrachant ainsi les plus tendres soupirs, les gémissements doux et des cris si profonds qu’ils emplissaient l’espace. Son corps se cambrait et son cœur battait vite, et plus vite encore, empli du sentiment étrange et inconnu de cette flamme charnelle envahissant son âme, mêlée de l’émotion plus intense que tout, et qui avait pour nom son amour pour lui.
    
    Ces douces sensations furent encore partagées jusqu’à atteindre ensemble le violent paroxysme. Comme son dragon d’or exhalait un cri rauque, sa brûlante semence se répandant en elle, son cœur et son esprit, son corps avec son âme, son être tout entier connut enfin l’extase. Foudroyée, elle crut devenir folle, elle crut que son essence se dispersait dans l’univers, elle crut mourir, elle crut être morte et puis tout disparut.
    
    * * *
    
    Quand elle reprit conscience, le monde avait changé. L’air avait un parfum qu’elle n’avait plus connu depuis déjà longtemps. Elle ne se trouvait plus au-dessus des nuages, mais ...
    ... était entourée d’un paysage sylvestre. Brusquement apeurée, elle regarda autour d’elle, et reconnut les arbres hauts, fins et élancés du jardin de printemps du palais royal d’Alkavalen.
    
    Son esprit semblait vide, ainsi que les visions qui l’avaient toujours habitée avaient dès lors entièrement disparu. Il n’y avait plus de rêve, plus de prophéties. En était-elle libérée, ou bien était-ce une malédiction ? L’espace d’un soupir, elle se vit seule, revenue à l’époque de sa solitude, et une larme unique courut sur sa joue. Mais une douce pensée l’effleura à nouveau, une pensée lointaine, ainsi que son amant s’en était retourné dans le désert du Sud.
    
    — Je serai toujours là, compagne de mes songes. Toujours, je verrai par tes yeux gris pour découvrir le monde au travers de ton âme. Toujours, tu percevras l’univers comme si nous le survolions ensemble.
    — Tu n’es pourtant plus là.
    — J’ai entendu tes rêves alors que tu dormais. Je n’étais pas présent et je voyais les arbres de ce jardin où tu te trouves. Tu as rêvé de ton pays d’accueil, ton âme désirait revoir le royaume humain d’Irlidhea. Je t’y ai donc conduit, mais là n’est pas ma place.
    — Te reverrais-je un jour ?
    — Tu connais la réponse bien mieux que moi-même. De ton destin, tu traces le chemin à chaque instant, mais nul ne saurait dire les secrets qu’il recèle. À l’exception de toi.
    — Les visions qui m’habitent se sont tues aujourd’hui. Je n’entends plus le souffle de la voix intérieure de mon destin occulte.
    — En ce ...