Ouf ! - Histoires de Sexe

Ouf !

... argent, le beau Paul, avec vous ! Enfin, il l’a eu gratis, mais y était content, je pense ! Pis avec la longue, longue, très longue expérience que vous avez, pas besoin d’être deux pour faire ça.

Pierrette pinça la bouche avant de dire :

— Y a peut-être un « longue » de trop, Marie !
— OK ! J’en enlève un.

Nouveau rire.

— Comme ça, tu le trouves mignon aussi ? demanda la tante, malicieuse.
— Ouais ! fit Marie au bout d’un moment en baissant le ton et en regardant aux alentours, comme si elle avait peur que je puisse l’entendre. Y a un beau petit genre, pis un beau petit cul ! Continua-t-elle embarrassée en déposant la brosse et en prenant le pot de crème à bronzer, s’en versant généreusement dans les mains pour s’en mettre sur les bras, les épaules et la gorge. Pis y a demaudites belles cuisses, en tout cas, j’en reviens pas ! J’aime ça, moi, des beaux grands gars timides comme ça, pis pas poilus ! Ouais ! J’aime ben ça !

Mon ego enflait…

— Ça, je le sais, ma grande ! T’as toujours sorti avec des hommes timides, sauf celui que, malheureusement, malgré mon avis contraire et celui de tes amis, t’as marié et dont tu viens, enfin, de divorcer.
— C’était une grande phrase, ça, ma tante, reposez-vous un peu.

Elles rirent encore.

Moi qui pensais que des femmes comme Marie préféraient les beaux grands gars style George Clooney, je jubilais. Elle paraissait souvent au bras d’hommes de ce genre-là dans les magazines de vedettes ou dans les galas. J’étais ...

... surpris.

— Paul est un artiste, y fait des affaires sur le net, je ne sais pas trop quoi encore, photomontage, quelque chose du genre ! Ah ! oui, un graphiste.
— Hum ! Dommage qu’il ait une blonde, mais vous, ça ne vous a pas trop dérangé, tantôt.

Dommage qu’il ait une blonde ! Ça me donna le tournis. Dommage pour quoi ? Juste baiser ou plus…

— Lui non plus !
— Non, ça je pense pas ! Pauvre elle, t’as vu ses seins, Pierrette ? C’est une belle femme,par exemple. Une Indienne, on dirait ?
— Oui, une métisse !
— À sa place, je m’en serais fait enlever un peu ! A doit avoir mal dans le dos, la pauvre ! dit-elle en se crémant le visage.
— Y paraît que non !

Marie rit encore.

— Quoi ? Fit Pierrette.
— Ben, c’est le genre de conversation qu’on a matin. On dirait qu’y a juste ça : le sexe, les bites, les seins, les fesses. Ça doit être le camping qui fait ça !
— Tu manques de sexe, c’est pour ça que t’en parles autant, ma grande ! affirma Pierrette d’un ton anodin.
— Quoi ? Moi ? S’étrangla Marie. C’est vous qui parlez juste de ça ! s’exclama-t-elle surprise et amusée en fronçant les sourcils. Pis comment, ça, je manque de sexe ? Je ne manque pas de sexe, moi ! Enfin… C’est un peu tranquille depuis un bout, mais… ce n’est pas si pire.
— Je le savais ! Pis j’ai ben vu comment tu regardais sa bite tout à l’heure, y a pas juste des belles cuisses, hein !
— Ouais y en a une belle. Pis c’est pas parce que je l’ai regardée que je manque de sexe. C’est beau de voir un ...