1. Christine Panama


    Datte: 20/12/2020, Catégories: fh, amour, cérébral, Oral fsodo, québec, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    Août 2015. Montréal. En ville pour quelques jours. J’ai un meeting chez mon avocat spécialisé durant la semaine. Si tout se déroule comme prévu, je me rendrai dans le Delaware ouvrir un compte pour ensuite prendre quelques jours de repos/vacances au Costa Rica.
    
    Je ne suis pas revenu à la maison depuis longtemps. Pourtant, j’aimais cet appartement au septième étage de la tour Élizabeth, dont le balcon offre la vue d’une Métropole scintillante la nuit. L’été, la chaude brise souffle au-dessus des immeubles et pénètre chez moi, les cheveux en bataille. J’aimais l’atmosphère feutrée de la ville, j’aimais l’ambiance de ma véritable demeure, le clair-obscur de la décoration rapportée de mes voyages à travers le monde. J’ai plusieurs pied-à-terre, Paris, Londres, Rio, Tokyo, mais celui de Montréal est mon préféré. Probablement parce que je suis né ici, et que j’y ai des amis de longue date. D’ailleurs, à mon arrivée, j’ai texté Ian, le prévenant de mon passage, et il m’a dit qu’il viendrait prendre une bière chez moi, ce soir. « Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu Fred ! » qu’il m’a écrit. C‘était vrai.
    
    Je lui ai serré la main avant qu’il ne pénètre dans mon élégante garçonnière, tout souriant de me revoir :
    
    — Fred, j’ai rencontré une amie sur le chemin et je l’ai invitée, tu la connais !
    
    Et il m’a laissé devant Christine, restée dans le couloir. Christine.
    
    J’ai été surpris de sa présence, de la reconnaître. La nuit passée, j’avais rêvé d’elle. Aucune idée ...
    ... pourquoi. Tout de même étrange, parce que je fréquentais Christine quand j’avais dix ans. Nous étions dans la même classe. C’était une gamine que j’aimais bien. Petite, souriante, de beaux longs cheveux noirs lui descendant jusqu’aux fesses. Toutefois, à l’époque, j’avais le béguin pour Marie. Marie et Christine étaient amies, j’étais angoissé devant elles, surtout lorsqu’à la disco, j’ai dû m’y prendre à trois fois avant d’être capable de demander à Marie de danser un slow. Elle a accepté, son corps était chaud, le mien aussi, je devais trembler de nervosité à la toucher, ne sachant où poser ma main ; sur son épaule, sur son dos, sur ses fesses ? pour la laisser finalement sur son omoplate et qu’à la dernière note de la chanson, après avoir tourné et tourné presque collé ensemble, ma paume soit complètement moite sur son chandail devenu humide…
    
    Mais avec Christine, nous jouions au ballon. Malgré son gabarit plus petit que les autres, elle lançait des boulets, et visait les jambes avec acuité. On la voulait dans son équipe. Mais pourquoi ai-je rêvé de Christine la nuit passée ? Pourquoi ai-je eu des images de slip blanc, de fesses bombées en forme de cœur à l’envers, de longs cheveux noirs, de bons seins sur un menu corps, de sourires rayonnant près de mon visage ?
    
    Depuis le primaire, je n’avais pas repensé à elle, mes souvenirs nostalgiques étaient plutôt tournés vers Marie… Christine, je ne sais pas pourquoi, m’était revenue… ça devait être un signe.
    
    — Mais entrez, entrez ...
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