Histoire des libertines (30) : Mme de Maintenon, pas seulement dévote !
Datte: 17/12/2020,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... psychologique. Peu aimée de la famille royale, elle le fut encore moins des courtisans et du peuple qui lui prêtaient un pouvoir disproportionné et voyaient en elle le « mauvais génie » de Louis XIV. Certes elle était écoutée du roi qui lui demandait même volontiers ses conseils, mais ceux-ci étaient rarement appliqués ou alors en partie.
Le roi n'était pas toujours tendre avec elle, lui assénant parfois des répliques cassantes sur ses origines ou sur son tempérament. Louis, chatouilleux sur ses prérogatives, est un époux incommode, bien décidé à rester le maître. Dans la vie quotidienne, Françoise d'Aubigné doit supporter sa mauvaise humeur, ses impatiences, ses froideurs, ses longs silences. Toujours soucieuse de ne pas commettre de faux pas, elle se garde de le contredire ou de lui déplaire. Elle préfère attendre qu'il soit disposé à écouter ses conseils
En revanche, on peut dire que le pouvoir de la Marquise dans la famille royale était, lui, beaucoup plus important. Le roi lui faisait confiance et lui confiait souvent des missions de remontrances envers certaines princesses des querelles de qui il était las. À défaut d'être aimée, elle fut crainte par tous les membres de la famille royale.
Il est certain aussi qu'à partir de 1701 s'accroît son influence sur le roi qui, en vieillissant, éprouve le besoin d'avoir sa présence continuelle à ses côtés. Le roi lui faisait grande confiance en ce qui le concernait et ainsi on ne peut nier que la dévotion qui s'empara ...
... de lui et de la cour à partir de la fin du XVIIème siècle fut due à l'influence de la Marquise. Louis apprécie son bon sens, son intelligence, sa lucidité. Il aime qu'elle l'encourage.
L’influence politique et morale de Mme de Maintenon, dans les dernières années du règne, est supérieure à celle de Mlle de La Vallière ou à celle de Mme de Montespan au temps de leur splendeur. De là à dire qu'elle a gouverné la France en sous-main, faisant et défaisant les réputations, nommant des ministres médiocres ou des généraux incapables, comme Marsin, La Feuillade ou Villeroy, parce qu'ils l'ont flattée, il y a un pas.
Ainsi donc, elle n'eut pas l’influence qu’on lui a prêtée sur le plan politique mais une influence et un pouvoir important sur le caractère du roi et la condition de la cour durant toute la fin du règne, ce qui est loin d'être insignifiant.
En 1715, trois jours avant la mort du roi, Madame de Maintenon se retire à Saint-Cyr dans la Maison royale de Saint-Louis, pensionnat chargé de l'éducation des jeunes filles nobles et désargentées qu’elle avait fondé en 1686.
LA PRESQUE REINE, LA LIBERTINE DEVENUE DEVOTE
J’ai aussi choisi de parler ici de Mme de Maintenon, c’est aussi un clin d’œil à « certaines » qui viennent se perdre dans la lecture de mes publications, en prétendant donner des leçons de morale.
Mme de Maintenon n’a pas l’image sulfureuse de nombre de maitresses royales, à commencer par sa rivale la Montespan. Elle a une mauvaise réputation sur le ...