Histoire des libertines (30) : Mme de Maintenon, pas seulement dévote !
Datte: 17/12/2020,
Catégories:
A dormir debout,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... salon de Scarron. Françoise Scarron y était remarquée par beaucoup de gens pour sa beauté et son esprit.
Françoise mettra peu de temps à tromper Scarron, d’abord avec Fadio, celui qui l’avait dépucelé. Elle ne manquait pas de soupirants tels que le maréchal d’Albret, le marquis de Marsilly, Delorme, et surtout le marquis de Villarceaux. On lui prêtera au total une demi-douzaine d’amants, dont le vicomte Charles de Beuvron.
FORMEE PAR NINON DE LENCLOS
Françoise est alors ce qu’on appellera une « précieuse ». Elle devient l’amie de Ninon de Lenclos (voir histoire des libertines 27), son ainée de 12 ans, la plus célèbre courtisane de Paris. Par sa culture, ses rires, son esprit, son goût des parties à trois Ninon s’est attaché les puissants de l’époque.
Pour ses adultères, Françoise elle bénéficiera de la complicité de Ninon de Lenclos qui l’accueille dans son hôtel de la rue des Tournelles. Ninon forme Françoise aux plaisirs et partage avec elle le Marquis de Villarceaux. « Je lui ai souvent prêté ma chambre jaune, à elle et Villarceaux », témoigne la libertine.
« Elles n’ont eu qu’un même lit pendant des mois entiers » révèle La Fare dans ses mémoires. Cela signifie-t-il que les relations entre Ninon et Françoise furent davantage que la simple amitié et le partage d’amants ? Nul ne sait, mais on peut imaginer une relation saphique entre Françoise et Ninon.
Ce qu’elle apprit à cette période se révélera efficace, puisque, de l’aveu même de Louis XIV, il aurait ...
... honoré la Maintenon jusqu’à 70 ans passés !
C’est là, dans la chambre jaune qu’auront lieu les ébats adultères de Françoise, notamment avec Beuvron. Pierre Lunel écrit : « Ainsi la charmante se partage entre les soins à donner à l’infirme qui geint à fendre l’âme et les danses vénusiennes avec l’amant. La belle au regard pudique aime la chose et la retenue n’est plus de mise dans le faire l’amour. »
Scarron découvrira, sur une commode, un billet doux oublié par l’épouse adultère et, fidèle à sa réputation, fera à Françoise une leçon d’orthographe au vu des fautes du galant et lui dira : « Je l’espère pour vous meilleur en langue amoureuse qu’en langue française ! »
Scarron n’était certes pas candauliste, mais au moins mari complaisant et compréhensif, conscient que, de par son infirmité, il ne pouvait honorer la volcanique Françoise.
En 1660, alors qu'elle a vingt-cinq ans, Paul Scarron, qui lui avait transmis une grande culture, meurt en ne lui léguant que des dettes. De son mariage, Françoise avait gagné l’art de plaire et en avait conservé les relations.
LA JOLIE VEUVE
Après la mort de son mari, Françoise est la maîtresse attitré de Louis de Mornay, marquis de Villarceaux, pendant trois ans, avant de mettre un terme à sa relation avec lui de façon brutale pour « préserver sa réputation » (sic) : « Je ne veux plus te voir ici ou même ailleurs pendant une année, et puis nous nous reverrons comme des vieux amis, mais la porte de ma chambre te sera à jamais ...