1. Philosophie du plaisir (4) : Charles Fourier et le rôle de la femme dans le phalanstère.


    Datte: 16/12/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... enfants. Il préconise également l’accès des femmes aux métiers « réservés » aux hommes. Ce sont évidemment des idées iconoclastes à l’époque où il écrit et la féministe que je suis ne peut qu’être sensible à cela.
    
    S’agissant du couple et de la fidélité, Fourier en fait une critique radicale, le considérant comme un élément clé de ce qu’il considère comme l’asservissement de la femme, tout autant que de frustration de tous. Ce qui l’amène à prôner, au moins temporairement, la liberté sexuelle et la vie en Communauté. Cette vision était tellement contraire à la pensée dominante que Fourier n’a jamais publié son « Nouveaux Monde amoureux », qui n’a été édité qu’au moment de la libération sexuelle des années 60.
    
    Favorable à une liberté sexuelle librement consentie au sein du couple, je ne peux a priori qu’être sensible à un tel discours de liberté, ayant eu la chance de se voir reconnaitre à cette liberté sexuelle et encouragée à en user par un mari candauliste. Je nuancerai immédiatement en soulignant les limites évidentes d’un exercice qui doit être librement consenti et encadré. Il est évident que la vie communautaire, telle qu’envisagée par Fourier et certains de ses disciples dans le Phalanstère, était une utopie qui au final débouche sur une nouvelle aliénation de la femme, vue sous le seul angle du libre exercice des plaisirs.
    
    Si le plaisir peut être recherché dans des relations avec une pluralité de partenaires, le couple reste un cadre indispensable, essentiel ...
    ... pour les sentiments. Ma pratique de deux couples parallèles, l’un officiel avec Philippe, l’autre, saphique avec Agun, m’amène à penser cependant qu’un polyamour est possible, même s’il suppose des sentiments particulièrement forts et qu’il n’est pas sans risques.
    
    Si le couple ne repose pas forcément sur la fidélité, dès lors que la liberté est consentie, il exige la transparence, la vérité et le respect des règles fixées d’un commun en accord. Je sais par expérience que ce n’est pas si simple et que tout manquement à ces règles peut avoir des conséquences graves, comme nous l’avons vécu il y a peu, quand j’avais trahi la confiance de Philippe, comme celle d’Agun, en rejoignant mon amant N.
    
    Je reconnais aussi que, pour moi, la liberté sexuelle dans le couple a été difficile à accepter quand elle est réciproque, comme en témoignent les crises que j’ai faites lorsque Philippe prétendait lui aussi bénéficier des libertés qu’il m’accorde et m’encourage à user. Je voulais bien satisfaire son candaulisme mais je ne supportais pas ou très difficilement de le voir dans les bras d’une autre, ce que je vivais comme une trahison. J’ai fini par comprendre que cette « asymétrie » était injustifiable. Si le couple s’affranchit de l’obligation de fidélité, encore une fois à ses risques et périls, cette liberté doit être reconnue au mari et à la femme, sur base de règles précisément définies, la principale étant celle de la transparence.
    
    J’apprécie la pensée de Fourier comme étant un ...
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