Philosophie du plaisir (4) : Charles Fourier et le rôle de la femme dans le phalanstère.
Datte: 16/12/2020,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Olga T, Source: Hds
... pratiques sexuelles normalement condamnées, comme l'homosexualité, sont tolérées. Bien plus qu'une grande liberté accordée aux femmes, Fourier préconise une grande liberté sexuelle, et sa pensée sera reprise après mai 1968.
En exposant sa vision d’une société libre et totalement non-répressive, Fourier commence avec la critique du système conjugal et matrimonial.
Le mariage monogame symbolise pour Fourier l’incapacité de l’homme civilisé à concevoir des institutions capables de satisfaire les besoins les plus élémentaires. C’est pourquoi il ne se lasse jamais d’en énumérer les calamités. Parfois, comme dans sa magnifique « Hiérarchie du cocuage », il peint le mari comme une victime. Mais il insiste bien sur le fait que les premières victimes du mariage sont les femmes. Selon Fourier, le mariage n’est qu’un « calcul mercantile », et la femme n’est guère plus qu’une « marchandise exposée en vente à qui veut en négocier l’acquisition ». L’affaire conclue, elle devient au regard de la loi la propriété exclusive de son mari.
Convaincu que « l’extension des privilèges des femmes est le principe général de tous les progrès sociaux », Fourier soutient que la période de la Barbarie est marquée par « la servitude absolue des femmes », celle de la Civilisation par « le mariage exclusif et les libertés civiles de la femme », alors que la période suivante sera caractérisée par une sorte de « corporation amoureuse » où les femmes jouiront d’une grande liberté sexuelle.
FOURIER ...
... ET LA SEXUALITE
Le « Nouveau Monde Amoureux » n'a été publié qu'en 1967, un siècle et demi après avoir été écrit par Fourier.
Fourier y analyse la société de son temps, critiquant sévèrement le mariage monogame et l'asservissement des femmes. Il élabore un autre modèle théorique et politique de société, l'Harmonie, fondée sur la disparition du mariage monogame, la multiplication systématique des relations amoureuses de toute nature, et une égalité absolue entre les sexes. Fourier attachait une importance toute particulière aux problèmes de l’amour et de la sexualité.
Dans cinq épais carnets, il élabora la vision d’un nouveau monde amoureux évoquée dans la Théorie des quatre mouvements. Ici Fourier décrivait dans les moindres détails les institutions et les activités d’une société non-répressive, une société capable d’assurer aux hommes et aux femmes une vie sentimentale et érotique plus riche et plus libre qu’on pourrait même le concevoir en civilisation. Dans une telle société, dit-il, les relations humaines revêtiront un caractère nouveau : la passion amoureuse connaîtra une merveilleuse métamorphose. L’amour ne sera plus un simple divertissement ou une affaire purement privée, mais un élément essentiel de la vie collective, une force d’harmonie sociale dont le pouvoir de cohésion se fera sentir partout. Dans le nouveau monde, écrit Fourier, « l’amour n’est plus, comme chez nous, une recréation qui détourne du travail ; il est au contraire l’âme et le véhicule, le ...