0207 Après l’amour et les câlins.
Datte: 13/12/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... les prés et faisant fi de la boue, de plus en plus impatient de faire de nouvelles présentations.
« Voilà le plus beau cheval du monde, mon « Unico »… comme son nom l’indique, il n’y en a pas un autre comme lui… ».
L’étalon Unico est en effet une très belle bête : il est brun, très brun ; il fait une bonne taille, il est musclé, il a le regard intense, il a fière allure, il dégage de la puissance, de la jeunesse, du sang chaud : bref, il est parfaitement raccord avec son cavalier.
« Ce cheval est comme toi… il est unique… » je considère.
« C’est toi qui es unique, Nico… d’ailleurs… il s’appelle presque comme toi… Nico… Unico… Nico… U-Nico… ».
« Comme ça tu penseras à moi à chaque fois que tu le monteras… ».
« J’ai pensé à toi à chaque fois que je l’ai monté depuis que je suis ici… » fait Jérém tout bas, alors que Charlène approche.
Merci Unico d’avoir contribué au fait que Jérém pense à moi.
« T’as vu Téquila ? » fait-elle.
« Non, on va la voir maintenant… ».
Nous nous déplaçons le long de la clôture, jusqu’à un enclos enfermant un cheval à la robe brune.
« Voilà, Nico, je te présente Téquila… c’est elle qui va te porter demain… ».
Téquila est une jument… en forme de barrique. C’est un animal qui a des formes généreuses. Elle est plutôt trapue, elle a un ventre assez impressionnant, mais elle respire le calme, sa présence est rassurante. Difficile d’imaginer que l’étalon puissant quelques paddocks plus loin est son rejeton. Téquila approche ...
... du fil électrifié et vient me caresser l’épaule avec son gros museau. Elle a l’air toute gentille et je la caresse à mon tour.
« Ça y est, elle t’a adopté… » fait Jérém.
Je lui souris, assez fier de moi.
« Alors, qu’est-ce que t’en penses ? » l’interroge Charlène.
« Je pense que papi a choisi le bon étalon pour la faire pouliner… ».
« Ah oui, c’était pas gagné… mais elle t’a fait un superbe poulain… ».
« C’est un étalon désormais… ».
« C’est vrai… alors, tu penses qu’elle va pouvoir randonner ? ».
« Oui, elle est bien enrobée, mais ça va aller… les pieds sont en état… ».
Charlène nous propose un thé. Dans la grande cuisine au papier peint suranné et au plafond noirci, il y a de tout, partout : les toiles d’araignées sont tellement développées qu’on dirait des guirlandes ; sur la grande table, il y a toute sorte de bouquins, des harnachements de cheval, du courrier en vrac, une gamelle avec des croquettes pour chats. Bref, l’intérieur de la maison est à l’image de l’extérieur, il semble témoigner de la nature profonde de sa propriétaire, une nature qui privilégie le vivant plutôt que le ménage.
Charlène sort une lourde théière en fonte dans laquelle elle fait longuement infuser des feuilles de thé. C’est la première fois que je fais l’expérience d’un « vrai thé », boisson que, sur conseil de Charlène elle-même, j’édulcore non pas avec du sucre mais avec une petite cuillère de miel : et il faut bien admettre que ça n’a pas du tout le même goût que ...