1. 0207 Après l’amour et les câlins.


    Datte: 13/12/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... figure.
    
    Et là, le bogoss lâche instantanément ce qu’il était en train de faire, il saisit mes avant-bras avec ses mains pleines de farine, il m’attire contre lui et me roule une pelle magistrale ; ses avant-bras à lui atterrissent sur mes épaules, ses mains dans mon dos : après une petite réticence, je me laisse complètement aller. Et voilà que mes mains à moi, tout aussi enfarinées que les siennes, cherchent le contact avec la solidité de son dos.
    
    Une fois de plus, je me rends compte à quel point c’est apaisant d’oublier les conditionnements, oublier de faire gaffe de ne pas se salir. Tant pis pour ma peau, ça se douchera ; tant pis pour mon t-shirt bleu, ça se lavera !
    
    Les gnocchis, c’est un travail d’équipe, c’est ludique ; nous faisons les cons, nous rigolons comme des gosses. Il ne reste qu’à les plonger dans de l’eau bouillante, attendre qu’ils remontent à la surface, les récupérer, en disposer une première couche dans un plat à four, mettre de la sauce tomate et du râpé, refaire une deuxième et une troisième couche ; là encore, je surprends le regard de Jérém sur moi, avec cette étincelle enthousiaste, bienveillante et admirative. Ce regard est tellement loin du ...
    ... regard méprisant qu’il me réservait lors de nos premières révisions, tout comme ce Jérém est tellement différent de celui qui n’avait aucun état d’âme pour me dire de me tirer après m’avoir baisé.
    
    Nous laissons gratiner pendant quelques minutes dans le four de la gazinière, tout en prenant un apéritif-câlins.
    
    « Ils sont super bons… » fait Jérém, après en avoir avalé deux bonnes fourchettes.
    
    « Ça me fait plaisir que tu aimes… ».
    
    « Tu es vraiment surprenant… j’aime les gens surprenants… ».
    
    Voir mon Jérém impressionné par mes gnocchis, tout comme je l’ai été de sa pizza, ça n’a pas de prix.
    
    « Merci… »
    
    « T’es vraiment un putain de mec, toi… ».
    
    Partager un repas en tête à tête avec mon Jérém, dans la pénombre crépitante et accueillante de cette maison au milieu de nulle part, c’est un exercice qui me rend fou de joie.
    
    Nous terminons notre dîner en nous remémorant certains moments du lycée, certains camarades, certains profs. Qu’est-ce que j’aime discuter avec mon Jérém.
    
    Notre discussion se prolonge au lit, pendant plusieurs heures ; elle se prolonge jusqu’à ce que la proximité de nos corps éveille à nouveau nos sens, jusqu’à ce que le désir nous rattrape. 
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