1. Le disque de Ruellan


    Datte: 06/12/2020, Catégories: sf, Auteur: Claire Obscure, Source: Revebebe

    ... bien sûr faire varier l’intensité des rayons, selon l’effet voulu.
    
    Effectivement, il tourne la molette dans un sens, et c’est comme si je portais un voile léger en guise de robe ; un peu plus, je suis de nouveau rhabillée ; un peu moins, le coton devient légèrement translucide. De la main, je lui indique qu’il peut y aller franchement, et c’est toute nue qu’il me voit à travers son œilleton.
    
    — Faites-moi un paquet cadeau, c’est pour offrir tout de suite.
    
    Pendant que je paye à la caisse et qu’il emballe soigneusement la boîte magique, il me murmure :
    
    — J’ai pu constater que Madame était très en forme, et très soucieuse de son apparence, dans les moindres détails.
    
    Ah, il doit parler de mon épilation, il est vrai que c’esta priori devenu très rare, et très très interdit. Il ne semble pas du genre à me dénoncer :
    
    — Je peux vous recommander ce très honorable établissement : le directeur est un de nos plus fidèles clients, et sait apprécier aussi bien les derniers gadgets technologiques que les activités plus anciennes. Vous pouvez y venir seule ou accompagnée.
    
    Il me tend une carte de visite pour un restaurant-dancing, leValask, plutôt distinguéa priori. Une piste à suivre, peut-être. Je le remercie d’un battement de cils.
    
    Petite enquête menée à l’aide de l’un des réseaux intranet de l’Oligarque. Apparemment, je suis tombée sur quelque chose ; les caméras sont produites par la société sino-américaineOudjat. En tout cas, on a déjà une première explication ...
    ... aux photos compromettantes concernant certains membres du gouvernement ; enfin, cela n’explique pas tout ce qu’il se passe sur certaines d’entre elles.
    
    Dans la robe de soirée – et rien d’autre, aucun intérêt vu les caméras qui tourneront probablement en continu au restaurant – commandée et livrée dans l’après-midi, j’arrive en taxi au restaurant. Deux caméras couvrent tous les angles de l’entrée, le logo de la société bien reconnaissable. Je passe en souriant sous les yeux inquisiteurs, remets la carte de visite au vestiaire et y laisse mon boléro.
    
    Dans le restaurant, de nombreux serveurs, portant tous un même uniforme vert bouteille, sont au garde-à-vous, prêts à exaucer les désirs des couples déjà installés : remplir un verre de vin, ramener du pain, ramasser une serviette ou des miettes ; personne ne doit attendre plus d’un instant. Le service est impeccable, silencieux et discret.
    
    Deux ou trois couples dansent sur la piste au centre du restaurant. Des danses très convenables, valses lentes surtout.
    
    On m’installe dans un coin reculé, plutôt à l’abri des regards, mais pas des caméras camouflées, mais pas assez pour mon œil exercé. Le repas est exquis, mais les tables se vident peu à peu ; la plupart des couples se retrouvent à présent sur la piste de danse. Un homme, smoking noir un peu austère dédramatisé par un nœud papillon argenté, s’approche de ma table.
    
    — J’ai pu constater que Madame s’intéressait à la danse ; me fera-t-elle l’honneur de la prochaine ...
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