1. L'amour de la moto


    Datte: 01/12/2020, Catégories: fh, hplusag, Oral pénétratio, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... me suis excusé. J’ai oublié l’incident, mais Ingrid me paraissait préoccupée. Un jour, rentrant un peu plus tôt, avant elle, j’ai trouvé dans la boite aux lettres une grande enveloppe. Je l’ai ouverte sans regarder quel en était le destinataire.
    
    C’était un dossier médical confirmant à Ingrid qu’il s’agissait bien d’une tumeur maligne du sein et de venir d’urgence à l’hôpital pour prendre les mesures nécessaires.
    
    À son retour, je l’ai interrogé, réprimandé de ne m’avoir rien dit.
    
    Cela a duré prés de deux ans, puis elle est morte, il y a eu quatre ans, au printemps. Inutile de te dire mon désespoir. Je me suis lancé dans le travail, le travail, toujours le travail. J’ai vidé ses armoires, tout donné, je ne voulais plus que rien ne me rappelle son souvenir. Mais rien ne pouvait la chasser de mon esprit. Seules les folles ballades en moto me soulageaient un peu.
    
    Le jour où tu es venue me demander de te conduire en ville, j’allais te le refuser. Mais dans ton air désespéré j’ai retrouvé l’expression d’Ingrid quelques jours avant son décès.
    
    Je t’ai rendu service en souvenir d’elle. Ta gentillesse, ta sincérité, ta jeunesse ont un peu calmé ma détresse. Physiquement, tu lui ressemblais assez. Puis, quelques jours plus tard, quand tu es venue me demander de remonter en moto, ensuite que tu as parlé de bain, j’ai voulu savoir si je retrouverais un peu son image. Lorsque je t’ai vue nue, j’ai souri, oubliant ta tête, je la revoyais. Pourtant, ce n’était pas elle. Le ...
    ... lendemain j’ai refait avec toi son parcours préféré. Le soir, j’ai préféré te ramener chez toi.
    
    Je suis chef de chantier dans une entreprise de BTP. J’avais demandé à partir en mission à l’étranger, n’importe où pour oublier. Loin d’ici, je revoyais cette maison, la piscine, une femme nue, peu à peu, ce n’était plus elle, ton visage venait se substituer au sien.
    
    Je suis rentré il y a une semaine. Je t’ai épiée, suivie. Je t’ai vu conduire des clients. Et puis j’ai vu la moto. Là, j’ai pensé que tu n’avais pas oublié notre balade, que je t’avais transmis ma maladie. Aujourd’hui, quand j’ai entendu le ronronnement de ton engin, je t’ai rejointe.
    
    Voila mon histoire.
    
    Nathalie a écouté, la main s’est resserrée sur le sein lorsqu’il a évoqué la maladie de sa femme. Elle est restée silencieuse, ne voulant pas troubler ce moment important pour Roland, celui où il est parvenu à exprimer tout son malheur. Elle ne se sent pas le droit de lui déclarer ce qu’elle ressent depuis longtemps, son amour.
    
    — Je veux te remercier pour tout le bonheur que tu m’as apporté, reprend-t-il. Grâce à toi, j’ai repris le dessus et maintenant je vis. Je suis vieux, j’ai trente trois ans, mais j’espère un jour trouver une femme qui me redonnera l’envie de fonder une famille, d’avoir des enfants.
    — Oh Roland, depuis que je t’attends, cela fais deux ans que je ne pense qu’à toi, au travail, au repos et même quand je fais l’amour. C’est toujours toi que je vois, je t’en prie, aime-moi.
    
    Il l’a ...