1. L'amour de la moto


    Datte: 01/12/2020, Catégories: fh, hplusag, Oral pénétratio, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    Le bus démarre, crachant une bouffée de fumée malodorante. Derrière une jeune femme court, agitant les bras. Le chauffeur ne la voit pas et le véhicule prend de la vitesse. Raté, j’ai a raté mon car, le seul jour où il ne me fallait surtout pas le manquer !
    
    Nathalie est désespérée, elle ne sera pas à l’heure pour son contrôle. Elle doit absolument le passer et surtout le réussir si elle ne veut pas perdre un an. Avoir presque terminé l’année pour rien ! Cela l’inquiétait tellement, quelle est restée éveillée une partie de la nuit, ne s’est endormie que sur le matin et n’a pas entendu le réveil.
    
    Il me faut absolument trouver quelqu’un qui m’amène, n’importe qui. Elle traverse la rue et entre dans le café en face. Dans la salle des hommes prennent leur café en discutant.
    
    Elle va au comptoir, demande au patron :
    
    — Vous ne savez pas si quelqu’un va en ville.
    — Oh non, la plupart vont au boulot, ou attendent le fourgon qui doit les prendre. À moins que… Voyez à la table du fond, là bas, demandez à celui qui déjeune s’il y va.
    — Merci
    
    Dans le coin, un homme prend son petit déjeuner. Il reste étrangement solitaire et silencieux au milieu des autres occupants assez bruyants.
    
    — Pardon monsieur, est-ce que vous allez en ville.
    — Oui.
    — J’ai manqué mon bus et il me faut impérativement arriver pour passer un examen. Pourriez-vous m’y amener s’il vous plait ?
    — Où allez-vous.
    — À la fac de lettres.
    — Ce n’est pas sur mon chemin.
    — Monsieur, je vous paierai si ...
    ... vous voulez, mais il faudrait que vous m’y conduisiez.
    
    L’homme l’observe quelques instants, semble hésiter, regarde sa montre. Vidant sa tasse, il se lève, sans régler, fait un signe au patron.
    
    — D’accord. Venez.
    
    Il saisit son blouson derrière lui, l’enfile en se dirigeant vers la porte. Nathalie le suit, se demandant après tout si c’est bien utile, avec la circulation, ils n’arriveront jamais à temps.
    
    L’homme s’arrête devant un énorme engin, une moto ! Elle qui n’a jamais voulu monter derrière le scooter de Jacques. Il sort un casque, un blouson, tend le tout à Nathalie.
    
    — Monsieur, ce n’est pas la peine de mettre un casque, ce n’est pas très loin.
    — On ne monte pas sur ma moto sans casque, c’est ça ou rien.
    — Bon, d’accord.
    
    À contre cœur, elle s’équipe, songeant à l’allure ridicule qu’elle doit avoir. Déjà le motard est en selle, elle grimpe derrière lui.
    
    — Accrochez-vous bien, collez-vous à moi.
    
    Puis il rabaisse sa visière.
    
    De ses bras elle enserre la taille, tourne un peu la tête, la colle contre le dos du conducteur.
    
    Un grondement sourd, des vibrations qui lui montent jusque dans l’estomac. Elle voit le bord du trottoir s’éloigner lentement. Brutalement, un rugissement, une sensation d’arrachement, le bas côté qui fuit à toute vitesse. La surprise, un sentiment d’effroi, elle tremble en pensant aux risques qu’elle court, il aurait mieux valu redoubler son année.
    
    Puis d’un coup, l’engin ronronne au milieu des voitures. Nous arriverons trop ...
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