1. L'amour de la moto


    Datte: 01/12/2020, Catégories: fh, hplusag, Oral pénétratio, Auteur: Bertrand D, Source: Revebebe

    ... tard pense-t-elle. Nouveau hurlement et alors défilent auprès d’elles des autos qui semblent engluées. Quatre, cinq, et soudain retour au calme. La sensation est terrible, elle a horriblement peur, c’est tellement brutal !
    
    Ralentissement, nouveau bond, on remonte à nouveau quelques voitures, arrêt à un feu rouge.
    
    Vert. Démarrage sec, la voie est libre, personne n’a pu suivre. À nouveau, dépassement de voitures. La peur, toujours présente, se transforme peu à peu place en un sentiment très fort, de jeu périlleux. Jeu dangereux pense-t-elle, mais tellement grisant. Ainsi, à chaque feu, l’engin se trouve au premier rang et gagne beaucoup de temps. À un moment, dépassement assez long, c’est le bus, nous doublons le bus, je suis sauvée.
    
    Nathalie est heureuse, elle sera à l’heure. Mais surtout elle a vécu des sensations extraordinaires, effrayantes mais excitantes.
    
    La moto s’arrête, elle regarde, elle est devant la fac, en avance. Elle descend, quitte casque et blouson, les met dans la sacoche d’où son conducteur les avait sortis. Elle lui dit merci. Un signe de tête en guise de réponse, il est déjà reparti dans un démarrage foudroyant.
    
    Un scooter s’arrête à côté d’elle, c’est Jacques.
    
    — Je viens de croiser un engin, un bête terrible, un 1000 BMW et tu aurais vu si elle filait. Ça, c’est de la moto. Je ne sais pas ce que je donnerai, seulement pour monter en passager !
    
    Nathalie se tait, sourit intérieurement, s’il savait. Mais elle se garde bien de le mettre ...
    ... au courant.
    
    Son parcours matinal l’a totalement détendue, elle a bien travaillé. Le soir dans le bus, elle regarde par la vitre passer les engins de toutes les couleurs. Mais pas de moto noire. Elle aurait aimé la voir, suivre ses évolutions au milieu de la circulation.
    
    Le lendemain elle est arrivée un peu plus tôt, est entrée au café. Dans le coin, le motard est là devant son petit déjeuner. Timidement, elle s’est approchée.
    
    — Je voulais vous dire merci, j’ai été à l’heure et j’ai pu passer les épreuves. Merci encore.
    — Il n’y a pas de quoi, je ne travaille pas trop loin. Tu n’as pas eu peur ?
    — Terriblement au début, mais après j’ai ressenti, je ne sais comment dire, c’était merveilleux.
    — Alors, tu as attrapé la maladie de la moto, on n’en guérit pas, mais on en meurt quelquefois.
    
    Elle est ressortie, surprise par ce gars là. D’autant qu’il l’a tutoyée, il est vrai qu’elle n’est qu’une gamine pour lui. Vieux, au moins trente ans, immense, pas vraiment beau, la gueule carrée, noircie de barbe malgré un rasage de près, brut de décoffrage, assez ordinaire, mais drôlement costaud. Ce doit être un solitaire, un fou de vitesse. Mais j’aimerais bien quand même remonter sur son engin.
    
    Jacques l’attend tous les matins à la descente du bus. Il gare son scooter juste en face. Tous les jours il lui propose de venir faire un tour avec lui, lui explique que ce n’est pas dangereux. Elle sourit mais ne répond pas.
    
    Dans les bousculades lors des sorties de cours, il la ...
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