1. Aventuriers et diplomates


    Datte: 24/11/2020, Catégories: nonéro, historique, Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe

    Résumé des épisodes précédents :«La légende du cavalier noir »Le vieux comte Aldemar de Merville est devenu grabataire par la volonté de sa jeune femme Hortense, qui désormais le trompe et le torture avec l’aide du marquis de Cessac. Découvrant cela, son fils – Pharamond de Merville – reprend les habits du cavalier noir, tue le marquis de Cessac et enlève son père pour le ramener chez lui, après avoir sévèrement corrigé Hortense de Merville.«Ce que femme veut »Tandis que Rose et les serviteurs du domaine forcent Pharamond à accepter que l’on soigne son père, la comtesse de Merville tente de se prémunir des nouveaux plaisirs que le cavalier noir lui a fait bien involontairement découvrir.
    
    «Le roi qui voulait être un homme »
    
    Au milieu des intrigues de cour, le jeune Louis XIII s’interroge sur la manière de régner enfin par lui-même.
    
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    Ainsi, il semblait bien que le destin ait choisi de laisser le comte et le chevalier de Merville en paix, loin des intrigues de la cour et des chausse-trappes du pouvoir. Nous aurions pu le craindre, tant il est évident que leur participation à l’avènement réel de Louis XIII au pouvoir pouvait se révéler essentiel. Mais nous aurions également pu l’espérer, tant l’harmonie familiale qui régnait sur le domaine de Pharamond faisait plaisir à voir.
    
    En quelques semaines, en effet, Rose avait fait des merveilles. Le vieux comte, ragaillardi par les attentions dont il était l’objet, avait décidé de tout faire pour ...
    ... parvenir à parler de nouveau. Et la patience de sa bru, sa douceur mêlée à une inflexible volonté avaient fini par donner des fruits surprenants. Aldemar avait commencé par sortir quelques sons, puis par articuler quelques syllabes, et désormais il parlait. Lentement, certes, et faiblement… Mais enfin, il se faisait entendre et comprendre à nouveau.
    
    Bien entendu, personne, hormis Rose, n’avait osé montrer trop de contentement devant le chevalier. Mais si ce dernier continuait de faire montre de sa terrible mauvaise foi, c’était désormais par jeu.
    
    — Alors, Monsieur mon mari, ne vous l’avais-je point dit que votre père retrouverait la parole ?
    — Mais… c’est qu’il ne devait pas l’avoir perdue.
    — Et comment l’aurions-nous su, si je n’avais pas tenté mes « charlataneries » ?
    — Bah… Il lui fallait juste du temps, c’est tout.
    — Juste du temps, dites-vous ?
    — Ou peut-être sont-ce les prières assidues de notre bonne Lorène qui sont la cause de ce miracle.
    — Voilà que vous donnez foi dans ces bigoteries désormais ?
    — On peut être chrétien sans être bigot, Madame…
    — Mais vous ne l’étiez pas il y a quinze jours encore.
    — Voyons, Madame… J’ai reçu le baptême trois jours seulement après ma naissance.
    — Monsieur mon mari, vous êtes d’une effroyable mauvaise foi !
    — J’ignore si ma foi est mauvaise, Madame ; pas tant que ça, j’imagine, puisque mon père parle à nouveau.
    
    Ces propos, dont le genre inspirera le grand Molière bien des années plus tard, était tenus – il convient ...
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