Mélanie, étudiante à Bordeaux (32) - Histoires de Sexe

Mélanie, étudiante à Bordeaux (32)

... Suédoise, je ne sais plus. Quoi qu’il en soit, elle l’a accompagné loin sur les chemins d’une relation SM sans concession. Je ne connais de leur histoire que ce qu’il a bien voulu m’en raconter, mais un jour elle l’a largué ; il en est resté brisé. Depuis, il évite de s’attacher vraiment et préfère puiser dans le vivier des masos sans jamais s’engager.

Ils réfléchirent en silence un long moment, buvant du thé. Comme d’habitude, c’est Mélanie qui rompit la trêve.

— Bon, moi, ce que j’en déduis, c’est que Thor éprouve quelque chose pour toi. Sinon il n’aurait pas filé à l’anglaise. Anita, qu’en penses-tu ? Tu veux lâcher l’affaire ?

— Non.

Une réponse simple, assénée avec conviction.

— Je ne te connais pas encore beaucoup, mais le contraire m’aurait étonné. Je propose un plan simple : Thomas remonte à Paris et verra Eirik lundi ; il le sondera avec sa délicatesse habituelle. Mon chéri, essaie de ne pas foncer comme un rhinocéros en rut, quand même... Anita reste ici – disons une semaine – pour laisser une chance à l’autre balourd de se racheter. Le connaissant, je n’y crois pas trop ; mais on lui laisse le temps de réfléchir. Dans une semaine, on monte toutes les deux à Paris ; je serai en congé. Il faudra concevoir un plan pour forcer Thor à se décider. Et changer d’avis, aussi.

— Putain, bonne chance ! Dire qu’il est têtu serait la litote du siècle... grommela Thomas.

— Oui ; moi aussi je suis têtue, intervint Anita. Et une Basque têtue, c’est pas ...

... rien.

La semaine passa dans une ambiance curieuse à Bordeaux, entre tristesse et effervescence. Tous les soirs Mélanie et Anita échafaudaient des plans improbables, avec l’appui sans faille de Lenoir et Sandrine qui veillaient avec sollicitude sur leurs jeunes. De son côté, Thomas n’apportait pas de nouvelles réjouissantes : son ami Eirik s’était muré dans un silence obstiné qui ne lui ressemblait guère, il buvait plus que de coutume et accumulait les oublis et négligences.

— Il refuse de m’appeler, déplora la pauvre Anita, le jeudi soir. Je lui ai envoyé deux messages et il ne répond pas.

— Je m’en doutais. Beaucoup d’hommes réagissent comme ça, tu sais. Incapables de ravaler leur fierté, ils préfèrent passer à côté des meilleures opportunités de la vie que d’admettre qu’ils se sont trompés.

— Mél, je suis sûre qu’Eirik n’est pas comme ça, protesta Anita. Mais il doit être perdu, je ne sais pas...

— En attendant, tu peux préparer ta valise, sœurette. Nous partons demain soir rejoindre Thomas. Il nous attend de pied ferme.

Arrivées gare Montparnasse, les deux jeunes femmes prirent un taxi pour se rendre chez Thomas, un grand appartement de 120 m² avec terrasse rue du Bac. Après les embrassades d’usage, les trois comploteurs se rassemblèrent dans le salon autour d’une table basse transformée en buffet froid.

— Les filles, c’est un resto libanais qui a préparé ce mezzé végétarien : feuilles de vigne, houmous et plein de choses dont je ne connais pas le nom. Et ...