Mélanie, étudiante à Bordeaux (32) - Histoires de Sexe

Mélanie, étudiante à Bordeaux (32)

... dernier chuchotement et leurs yeux convergèrent sur elle. Anita ne comprit pas ce qui se passait, n’arriva pas à lire sur leurs visages à part une certaine inquiétude.

— Bonjour, les amoureux ; ça va ? lança-t-elle en allant les embrasser avec joie.

— Oui, merci, répondit Mélanie. Mais je ne comprends pas ; que s’est-il passé entre Thor et toi ? Il ne t’a pas blessée, au moins ?

— Non, ça va. Enfin, ça va à peu près. Pourquoi ?

— Il est parti ce matin sans nous dire un mot ; il a appelé un taxi et... Anita !

Blanche comme un linge, Anita s’était laissée tomber sur une chaise, ses jambes ne la portant plus. Il était parti, il avait fui devant elle, il était parti, il était parti...

Complètement perdue, comme plongée dans de la ouate qui atténuait toute sensation, la jeune fille sentit à peine que Mélanie la serrait contre elle, que Thomas lui passait un tissu humide sur le front. Pourtant Anita se ressaisit rapidement ; sa vie n’avait pas toujours été facile, il lui avait fallu se battre pour exister. Agacée de sentir ses joues trempées de larmes, elle releva la tête d’un air de défi.

— Merci, Mél et Thomas. Je suis désolée de me donner en spectacle. Mais j’ai été si surprise... Je ne croyais pas qu’Eirik se comporterait ainsi, qu’il fuirait sans me dire au revoir. Je pensais...

— Tu sais, Anita, la coupa Thomas, Eirik est tout sauf un lâche. Je l’ai vu se jeter sur une dizaine de voyous qui molestaient un petit Black et les disperser à grands coups ...

... de poing avant que j’aie fini de sortir de la voiture. Maintenant, je ne comprends pas ce qui s’est passé avec toi. Euh... tu veux que je te laisse avec Mél, si tu préfères lui parler entre filles ?

— Non, ça va aller, tu peux rester.

Et la jeune fille se lança dans une explication de sa soirée avortée avec le géant blond. Elle n’omit rien : leur rencontre se soldant chez elle par une attirance immédiate, magnétique ; sa soumission affichée, sans condition ; les coups de ceinturon, administrés avec vigueur ; l’attitude d’Eirik, faite de retenue.

— Il ne s’engageait pas, je l’ai senti ! Il me traitait comme un vase de porcelaine fine. Et quand je le lui ai fait remarquer, lui affirmant que je voulais qu’il me traite comme une soumise normale, il s’est fermé comme une huître. Il est parti de ma chambre en disant qu’il voulait réfléchir. Réfléchir, tu parles ! Il s’est cassé sans rien me dire.

— Ouais. Je ne sais trop que dire, Anita, répondit Thomas. Mais je vais te donner quelques éléments. Eirik est un dominant, comme moi, mais lui a une forte attirance pour le SM ; il n’aime rien tant qu’infliger de la souffrance à des partenaires masochistes. Il a longtemps gravité dans les donjons les plus extrêmes d’Europe. Je ne suis pas sûr que tu sois capable d’endurer les sévices qu’il affectionne.

— Je ne sais pas non plus, mais je suis prête à tout essayer avec lui.

— Ce n’est pas si simple. Avant que je le connaisse, Eirik est tombé amoureux d’une Danoise, ou ...