1. Danielle solo


    Datte: 19/11/2020, Catégories: f, voyage, cérébral, Masturbation jouet, portrait, Auteur: Ortrud, Source: Revebebe

    ... magasin d’articles érotiques.
    
    Les premiers jours, elle ne l’a par vraiment remarqué, seulement vu, avec un petit froncement de sourcils devant ce point rouge qui venait déranger ses pensées d’entreprise. Au terme de son séjour, l’esprit détendu, les conversations achevées et les résultats engrangés, elle ralentit le pas, jette un regard furtif, un sentiment de peur et de tentation au ceux du ventre.
    
    — Ici, personne ne te connaît, susurre le diablotin.
    — Pour quoi faire ? répond Danielle.
    — Mais pour un de ces engins qui imitent si bien le sexe masculin.
    — Je pouvais les commander par internet.
    — Tu n’as pas osé engager ton numéro de carte bleue.
    
    La veille de son départ, Danielle tourne en rond dans sa chambre, exaspérée. Ses rapports sont prêts, le patron tenu au courant, elle a du temps devant elle. Dix fois, elle met son manteau, dix fois elle l’enlève, elle se tord les doigts. On va se moquer d’elle, tout le monde la regardera, jamais je ne pourrais faire ça chez moi, oui, mais ici, je n’y suis pas. Et elle sent son sexe qui s’énerve. Pâle, déterminée, elle s’engouffre dans la rue, et, sans tourner les yeux, rentre dans la boutique comme on plonge après une longue hésitation.
    
    Une longue jeune femme l’interroge du regard, entend l’objet de la recherche et l’accompagne au rayon. Danielle est écarlate.
    
    — Si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas, nous avons beaucoup de dames qui viennent, et je peux vous conseiller.
    
    Danielle balbutie des ...
    ... remerciements, le cadre sûr de lui est dans les oubliettes, il ne reste que la femme perdue qui n’arrive pas à se prendre en mains. La jeune hôtesse reste là, elle guette un signe :
    
    — Ne soyez pas inquiète, tout ira bien, vous voulez quelque chose pour vous-même ?
    
    Et elle désigne une rangée d’objets en silicone, aux couleurs fluo, très désincarnés, quoique réalistes, puis s’en va, après une petite pression amicale sur le bras. Danielle reste plantée, dans un monde qu’elle ne connaît pas. Elle a besoin de ne plus envisager ses gestes immédiats, comme revenir à la caisse avec un godemiché dans les mains.
    
    Elle tourne un peu, croise quelques hommes gênés ou rigolards, quelques femmes impavides qui farfouillent dans les culottes fendues et les martinets de soie.
    
    Elle revient au rayon des godemichés et commence à chercher, le ventre crispé. Absorbée, évitant de regarder autour d’elle, elle ressent une présence qu’elle aimerait aux cent mille diables, et s’entend questionner :
    
    — Vous aussi, vous cherchez, c’est la première fois, je suis perdue.
    
    La voix sort du joli visage d’une femme proche de la cinquantaine, souriante, la peau brune des Allemandes qui voyagent au soleil.
    
    Elle se détend, brusquement, avec la même sensation qu’elle avait éprouvée lors de l’épisode de sa culotte exposée.
    
    — C’est quand même bien que nous, les femmes, nous puissions enfin avoir une sexualité sans contrainte, j’ai longtemps hésité avant de venir ici.
    
    Et les deux femmes engagent la ...
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