Les émois de Corinne - Prologue
Datte: 25/04/2018,
Catégories:
f,
ff,
fagée,
inconnu,
forêt,
Oral
attache,
merveilleu,
contes,
merveille,
Auteur: Polyphème, Source: Revebebe
... forêt ? Sans doute… Elle avait donc effectivement parcouru une assez longue distance – et elle n’était pas pour autant perdue…
Elle posa son sac et examina les lieux. Elle était au centre d’une clairière, couverte d’une herbe tendre et entourée d’une ceinture de hautes fougères. À sa lisière coulait l’énigmatique ruisseau, plus large qu’elle ne l’avait d’abord cru, qui s’étendait au pied d’un bosquet touffu en un large bassin… Plus en aval, le ruisseau dévalait une faible pente néanmoins suffisamment caillouteuse, formée pour lui donner l’aspect d’un petit torrent.
Corinne arpenta la berge et se sentait terriblement tentée : de l’autre côté, la rive lui semblait délicieusement verte et moussue. Subjuguée, elle se déchaussa de ses brodequins de randonnée, et rentra dans l’eau jusqu’aux genoux mais celle-ci était plus profonde et plus fraîche qu’elle ne l’imaginait… Elle décida d’aller voir plus en amont et, toujours pieds nus, courut sur la berge pour tenter une nouvelle traversée, là où la rivière était moins large… Sa robe tire-bouchonnée autour de la taille, elle entra hardiment dans les flots mais curieusement, plus elle avançait, plus le ruisseau lui semblait large et la rive d’en face terriblement tentante – et l’eau lui parvenait déjà à mi-cuisses.
Un peu déçue, elle hésitait sur la conduite à adopter quand elle entendit des rires moqueurs. Interloquée, elle fit volte-face et aperçut dans le soleil deux silhouettes gracieuses vêtues de longues tuniques ...
... claires extrêmement vaporeuses qui jouaient avec ses chaussures et son sac… Elle lâcha sa robe qui retomba dans l’eau, provoquant de nouveau des rires moqueurs.
— Hé ! Qu’est-ce que vous faites ? Rendez-moi mes affaires, ordonna-t-elle.
Sans rien lâcher, les « voleuses » grimpèrent sur un promontoire rocheux. Corinne avança résolument dans l’eau, mais à peine avait-elle mis le pied sur la berge que les jeunes femmes, abandonnant leur butin, plongèrent dans un mouvement charmant… Mi-fâchée, mi-amusée, Corinne monta à son tour sur le rocher et reprit son sac pour vérifier rapidement qu’il ne lui manquait rien : visiblement, elles n’avaient pas eu le temps de l’ouvrir. Le silence réinvestit immédiatement la forêt et Corinne s’inquiéta rapidement de ne pas les voir refaire surface. Elle appela.
— Hé ! Où vous êtes passées ? Je ne voulais pas vous faire peur…
Elles émergèrent sur l’autre rive au grand soulagement de Corinne. Celle-ci eut à peine le temps de constater qu’elles étaient manifestement nues sous leurs robes légères qu’elles disparurent derrière un buisson… Elle attendit un instant dans l’espoir de les voir réapparaître puis, résignée, elle examina les lieux plus en détail : le petit promontoire d’où les mystérieuses naïades avaient plongé était beaucoup plus élevé qu’elle ne le croyait… C’était un gros rocher couvert d’une mousse épaisse, et complètement masqué d’en bas par un haut rempart de fougères. Elle repéra un drôle de petit tas de pierres qui avaient été ...