1. Les émois de Corinne - Prologue


    Datte: 25/04/2018, Catégories: f, ff, fagée, inconnu, forêt, Oral attache, merveilleu, contes, merveille, Auteur: Polyphème, Source: Revebebe

    C’était une belle journée d’été et elle se promenait dans la forêt. Il faisait très chaud mais, légèrement équipée et vêtue d’une simple robe blanche, à l’ombre des arbres, elle se sentait détendue et sereine – et libre.
    
    Elle devait primitivement rejoindre Philippe en début de matinée. C’était un ami qu’elle avait perdu de vue et retrouvé un peu par hasard ; au fil de leurs courriels, ils avaient convenu d’une rencontre réelle, laquelle s’était déroulée le mieux du monde : elle l’avait trouvé plutôt bel homme – et très séduisant – et lui-même semblait ne pas être insensible à son charme – à ses charmes. Après tout, elle avait à peine quarante ans et, toujours très courtisée, envisageait sa liberté retrouvée – elle venait juste de divorcer – comme la clé de sa nouvelle vie. Elle avait donc imaginé qu’il était partant pour faire évoluer leur camaraderie vers une liaison plus… Mais plus quoi ? Elle restait perplexe lorsqu’elle s’interrogeait sur ses propres désirs : cherchait-elle, espérait-elle, attendait-elle l’amour ? Le plaisir ? L’enivrement ?
    
    Mais ce n’était pas ce jour où elle aurait une réponse à ses interrogations – ou plutôt, ce n’était pas ce jour que lui répondrait à ses interrogations : prétextant un empêchement de dernière minute, il avait annulé et reportésine die leur rendez-vous. Très remontée contre la gent masculine, mais curieusement soulagée, elle s’en était donc allé promener seule, bien décidée à profiter du soleil. Elle était partie sans projet ...
    ... bien précis, comptant flâner. Traversant une forêt moins fréquentée qu’elle ne le craignait, elle avait fait halte et, négligeant ses escarpins blancs pour chausser ses solides chaussures de marche qui faisaient un étonnant contraste avec sa légère robe de ville.
    
    Ses pensées vagabondaient et tournaient autour de son rapport aux hommes – elle était somme toute restée relativement sage et comptait ses amants sur les doigts d’une seule main. Elle songea avec une certaine fierté qu’elle en avait éconduit plus d’un et que c’était elle qui avait souhaité mettre fin à sa dernière liaison, parce que cette histoire ne lui convenait plus et qu’au bout de trois mois, les fantaisies de son jeune amant la laissaient indifférente et qu’elle pensait qu’elle avait atteint les limites de ce qu’elle pouvait attendre et recevoir des hommes : son indépendance sentimentale lui semblait désormais acquise et d’ailleurs, elle avait pris sa décision avant de renouer avec Philippe…
    
    Volontairement, elle s’était détournée des chemins tracés, balisés et elle avait suivi d’improbables sentiers pour pénétrer au cœur de la forêt – mais, parvenue à un large ruisseau, elle se dit qu’il était temps de faire le point. Machinalement, elle regarda sa montre. Il était midi. Déjà ? Il ne lui semblait pas avoir marché si longtemps, mais le temps avait probablement dû s’écouler plus rapidement que sur les voies classiques… Elle sortit sa carte et voulut se repérer : était-ce ce pointillé bleu perdu au cœur de la ...
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