1. Abélia, ou l'impudeur


    Datte: 24/04/2018, Catégories: f, fh, ff, 2couples, jeunes, cadeau, copains, cinéma, Voyeur / Exhib / Nudisme rasage, Oral 69, hsodo, Partouze / Groupe init, confession, nostalgie, Auteur: Silène, Source: Revebebe

    ... dire vrai, j’étais toute troublée de mes aventures. Troublée et honteuse, j’entends, ne savoir aimer un jeune homme qui m’avait pourtant dévoilé un peu de lui. Mais les allusions à peine voilées d’Abélia à propos de ma vie sexuelle m’étaient plus insupportables encore. Je n’acceptai pas, en effet, la nonchalance avec laquelle celle-ci devinait mes frustrations, après m’avoir questionné à propos de l’une de mes nuits passées dans son appartement ; je ne tolérai pas qu’un moment aussi troublant que celui passé toutes deux dans la salle de bain fût résumé à un « alors, la coupe lui plaît ? » d’une offensante neutralité. En vérité, je ne pouvais souffrir mon propre désir, car celui-ci, bien indépendamment de ses faits et gestes, se nourrissait d’elle, et d’elle seule.
    
    Une nuit, tandis qu’elle avait amené un homme au creux de ses draps, je me surpris à me toucher, excitée et jalouse, mêlant ces gémissements lointains aux miens, sans prendre mesure du bruit de mes propres émois. Mon corps se tendait pour cette femme. Dès lors, je laissai faire mon imagination, nourrissant celle-ci de ces baisers qu’il lui donnait sans doute, de ce pieu épais, allant et venant lentement en elle ; alors, mon esprit s’enfiévrait dans un mouvement sans doute plus chaotique que celui de ce sexe mâle, qui à l’autre bout de cet appartement fouillait inlassablement la femme que je désirais. Enfin, tandis que mon doigt astiquait mon clitoris bandé, tandis que ma main gauche serrait nerveusement le drap ...
    ... de lit, j’imaginai qu’elle m’offrît, fût-ce un instant, les faveurs de sa couche, quitte à exhiber devant un étranger notre étreinte de tout son long, mêlant à la moiteur de mon sexe celles de mes larmes ambiguës.
    
    Je confiai un matin ces pensées à Claire, une amie de dix ans mon aînée, au restaurant universitaire. C’était une femme généralement affable, ronde, tirant une secrète beauté de ses excès ; elle portait une robe en feutre bleu et cintré, dévoilée une fois son épais manteau de laine mauve ôté. Nous avions fait connaissance lors d’un travail de groupe, un exposé, si mes souvenirs sont bons, à propos de Giorgio Di Chirico. Nous devions préparer un devoir toutes deux. Mais un café bon marché et un pain au chocolat nous convainquirent de papoter un petit peu. Il est vrai qu’elle était devenue, par moments, l’essentielle confidente de mes amours. Bien que connaissant Abélia, Claire ne se doutait pas visiblement pas de mes sentiments pour elle. Je ne suis pas très exubérante : toutes les scènes décrites précédemment ne doivent pas occulter le fait que pour autrui, je passe le plus généralement pour une fille timide et réservée, un peu froide, pour ne pas dire – mauvaises langues ! – rigide. Mais Claire avait su lire dans mes gestes, dans mes évitements, dans mes manières de sourire : ce matin-là, elle devait me donner un conseil que je n’allais malheureusement pas suivre.
    
    — Toi, ma poule, tu es amoureuse… Tu sais à quoi je vois ça ? Non ? Bien… Tu es plus souriante ...
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